Quelque 200 kilomètres séparent Kiryat Shmona de Jérusalem. Mais l'attitude des fans et des dirigeants de chacune des deux équipes de soccer semble être à des années-lumière.

«C'est très important pour nous d'avoir des joueurs arabes, affirme Yossy Edri, directeur de l'équipe de Kiryat Shmona - avant même que La Presse n'aborde le sujet. Nous sentons que nous pouvons faire quelque chose pour la paix, pour la coexistence, pour qu'on se sente tous égaux.»

Hapoel Ironi a surpris tout le monde en se hissant en tête du classement de la première division. Le directeur du petit club, passé dans la cour des grands, assure que la réussite est due avant tout à l'esprit d'équipe qui règne. En signant leur contrat, les joueurs - peu importe leur origine - s'engagent à vivre dans la communauté de 23 000 habitants. Dans cette ville où le taux de chômage reste élevé, où la proximité de la frontière libanaise laisse planer une menace, le club apporte une cohésion.

Elad Malka, propriétaire de café de 27 ans, se décrit comme le partisan numéro un de l'équipe. Il est membre du groupe d'«ultras» d'Hapoel Ironi, les Lions bleus. Selon lui, les insultes n'ont pas leur place dans les gradins. «Nous chantons sur notre amour du club et des joueurs, un peu comme un garçon pour une fille, explique-t-il avec un sourire gêné. Nous ne disons pas de mauvaises choses sur l'équipe adverse.»