Quarante-sept militants étrangers, dont 24 femmes et 23 hommes qui ont participé à l'opération «Bienvenue en Palestine» étaient en instance d'expulsion d'Israël lundi soir, a indiqué une porte-parole des services israéliens d'immigration Sabine Hadad.

«Il reste 47 personnes qui attendent leur expulsion, parmi eux figurent 37 Français, 8 Britanniques, un Italien et un Canadien», a affirmé la porte-parole, précisant que onze manifestants avaient déjà été expulsés dans la journée de lundi.

«Ceux qui restent seront rapatriés par les mêmes compagnies aériennes qui les ont transportés en Israël dès qu'il y aura des places disponibles pour eux», a-t-elle ajouté sans être en mesure de préciser à quel moment ces procédures d'expulsions seront achevées.

Un total de 79 militants de la cause palestinienne se sont vu refuser l'accès au territoire israélien ce week-end pour une période de cinq ans.

Dans un communiqué, les organisateurs français de l'opération «Bienvenue en Palestine» ont annoncé que la cinquantaine de participants encore en Israël «entamaient une grève de la faim, en solidarité avec la journée des prisonniers palestiniens du mardi 17 avril d'une part, et pour exiger à nouveau leur droit élémentaire à circuler librement vers la Cisjordanie occupée, notamment vers Bethléem».

Selon Olivia Zémor, l'une des organisatrices françaises, «les mesures draconiennes prises par le gouvernement et les services secrets israéliens pour empêcher le millier de volontaires de rejoindre la Palestine se sont transformées en désastre diplomatique et politique pour (le Premier ministre Benjamin) Nétanyahou et sa clique».

Seule une demi-douzaine d'activistes pro-palestiniens ont réussi à gagner leur destination, la ville de Bethléem, en Cisjordanie, a précisé Mme Zémor.

M. Nétanyahou s'est félicité dimanche de l'efficacité des services de sécurité contre l'opération qui menaçait, selon les dirigeants israéliens, la sécurité de l'aéroport Ben Gourion.

Cette initiative, du 15 au 22 avril, lancée pour la troisième année consécutive, consiste à tenter de faire venir en Cisjordanie des sympathisants du monde entier via Tel-Aviv, afin de dénoncer le contrôle par Israël des accès aux Territoires palestiniens occupés.

Sur quelque 1500 participants espérés, dont 500 à 600 Français, moins d'une centaine est arrivée jusqu'à Tel-Aviv, la grande majorité ayant été bloquée à l'embarquement à la demande des autorités israéliennes.

Une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, a rendu hommage dans un communiqué aux militants de cette opération qui «ont courageusement défié les politiques israéliennes de siège, d'apartheid et de discrimination en tentant d'entrer en Palestine ce week-end».

«De telles actions de résistance populaire et non violente dévoilent les pratiques coloniales et oppressives du gouvernement israélien», a ajouté Mme Achraoui en exhortant les pays concernés à «protéger leurs ressortissants de la persécution et à empêcher leurs compagnies aériennes de devenir des instruments de la coercition israélienne».