Un Palestinien a été tué vendredi par un tir israélien dans le nord de la bande de Gaza près de la frontière avec Israël après des manifestations de milliers de personnes pour la «Journée de la terre», a affirmé le porte-parole des services d'urgence à Gaza.

Mahmoud Zaqout, 20 ans, a été tué et 37 autres palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens près de Beit Hanoun, a précisé dans un communiqué Adham Abou Selmiya, porte-parole des services d'urgences dans le territoire gouverné par le Hamas.

En tout plus de 50 Palestiniens ont été blessés vendredi dans des heurts avec les forces israéliennes, à l'occasion de la «Journée de la terre», lors de manifestations de plusieurs milliers de personnes en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et Gaza.

Les heurts entre jeunes lanceurs de pierres et soldats israéliens tirant des balles caoutchoutées et des grenades assourdissantes ont éclaté en début d'après-midi au barrage de Qalandia, qui commande l'accès à Jérusalem.

Un millier de personnes ont marché vers le barrage, avec des drapeaux palestiniens et des mouvements palestiniens, selon un correspondant de l'AFP sur place.

À Qalandia, 194 personnes ont été soignées, en grande majorité après inhalation de gaz lacrymogènes ou de liquides chimiques nauséabonds pulvérisés par les militaires israéliens, sept étant hospitalisées pour blessures par balle caoutchoutée, a affirmé à l'AFP le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, Mohammad Ayad.

À Jérusalem-Est occupé et annexé, 19 ont été hospitalisées pour blessures du même type, dont le responsable local du Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas, Omar Chalabi, a-t-il ajouté.

À Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie, 11 personnes ont été hospitalisées, dont un homme de 20 ans dans un état grave après avoir reçu une cartouche de gaz dans la tête, selon la même source.

Dans le nord de la Cisjordanie, un millier de Palestiniens ont défilé à Kafr Qaddoum, à l'ouest de Naplouse, un secteur décrété zone militaire fermée par l'armée israélienne. Quelque 500 autres ont manifesté à Iraq Burin, au sud de Naplouse, en direction de la colonie juive de Bracha.

Les heurts ont fait quatre blessés par balle caoutchoutée à Kafr Qaddoum et un à Iraq Burin, selon le Croissant-Rouge.

À Jérusalem-Est, où l'accès à l'esplanade des Mosquées était réservé aux Palestiniens âgés de plus de 40 ans et détenteurs d'une carte de résidence délivrée par Israël, la police israélienne a annoncé l'arrestation de 18 personnes.

Dans la bande de Gaza gouvernée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, 10 personnes ont été blessées dans des rassemblements de milliers de participants près de la frontière avec Israël à l'appel de l'ensemble des mouvements, cinq à Beit Hanoun (nord) et cinq à Khan Younès (sud), selon des sources médicales.

En Jordanie, un sit-in a réuni plus de 15 000 personnes, y compris des membres de l'opposition islamiste et des syndicalistes, à Kafrein, près de la mer Morte, à environ 1,5 km de la frontière.

Agitant des drapeaux palestiniens et jordaniens, les manifestants ont brandi des pancartes proclamant «Liberté pour Jérusalem et liberté pour la Palestine» et «Jérusalem, nous arrivons», scandant des slogans contre le traité de paix jordano-israélien de 1994.

Plusieurs milliers d'Arabes israéliens ont également défilé à Deïr Hanna, dans le nord d'Israël, brandissant des drapeaux palestiniens et des photos des six tués de cette communauté, dont la «Journée de la terre» commémore la mort en 1976 lors de manifestations contre la confiscation de terrains par les autorités israéliennes.

La police et l'armée israéliennes ont été placées en état de «mobilisation renforcée» à l'occasion de cette journée. L'armée a bouclé la Cisjordanie jusqu'à vendredi minuit.

Dans le sud du Liban, près de la frontière israélienne, des centaines de Libanais et de réfugiés palestiniens ont manifesté sous haute surveillance des forces de sécurité.

Des manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et du Hezbollah libanais.

Sur des pancartes installées le long de la route le Hezbollah a écrit «Jérusalem, nous arrivons!» ou «La Journée de la terre est le jour de l'attachement au droit au retour (des réfugiés palestiniens)».