Il a appelé à des assassinats ciblés de chefs du Hamas. Il a orchestré des offensives militaires durant la deuxième Intifada. Mais il a aussi dénoncé les coûts de l'occupation et défendu la création d'un État palestinien. Le nouveau chef de l'opposition israélienne, Shaul Mofaz, ne fait pas l'unanimité. Portrait éclair.

Nouveau chef de file de l'opposition israélienne. Il a été élu mardi dernier à la tête du parti Kadima, où il succède à Tzipi Livni. Le poste lui avait échappé de justesse en septembre 2008.

BIO

La famille de Shaul Mofaz, né en 1948 à Téhéran, a déménagé en Israël lorsqu'il avait 9 ans. Considéré comme un dur, ce militaire de carrière s'est élevé au rang de général. Durant la deuxième Intifada, le soulèvement palestinien du début des années 2000, il a occupé les postes de chef d'état-major de l'armée et de ministre de la Défense. Il a suivi l'ancien premier ministre Ariel Sharon lorsqu'il a quitté le Likoud, actuellement dirigé par Benyamin Nétanyahou, pour créer une nouvelle formation politique, Kadima.

CRITIQUES

Ses opposants ont critiqué la brutalité de ses méthodes à la tête de l'armée et l'impréparation de Tsahal durant le conflit avec le Hezbollah libanais, en 2006. Ses partisans ont salué ses offensives militaires, l'assassinat ciblé d'activistes et l'isolement du chef palestinien Yasser Arafat dans son quartier général à partir de 2001.

AMBITIONS POLITIQUES

Kadima, décrit comme un parti de centre, a obtenu la majorité des voix aux élections de 2009. Mais la chef Tzipi Livni a été incapable de rassembler une majorité parlementaire pour former un gouvernement de coalition. Politiquement, Shaul Mofaz se situe plus près de l'actuel premier ministre que son prédécesseur. Mais l'ambitieux politicien a réfuté les théories qui le voyaient se joindre au Likoud dans une coalition et il a manifesté son intention de déloger Nétanyahou. Des élections sont prévues en octobre 2013, mais elles pourraient être devancées.

IRAN

Récemment, le général à la retraite a accusé le premier ministre de faire de la «manipulation politique» sur la question iranienne. «L'option militaire est le dernier ressort et est encore lointaine. Il faut retenir cette option, mais les Américains doivent la diriger», a-t-il dit au journal israélien Haaretz.

CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN

En 2009, il a créé la surprise en présentant un nouveau plan de paix. Il y proposait la création immédiate d'un État palestinien, avec des frontières temporaires, sur 60% de la Cisjordanie et l'ensemble de la bande de Gaza, ainsi que l'ouverture de négociations pour les 40% restants. Il rejette le partage de Jérusalem. Il a déjà qualifié les accords d'Oslo de 1993 sur l'autonomie palestinienne de «pire erreur jamais commise par Israël».

-Avec Le Monde, Agence France-Presse, The Globe and Mail, Haaretz