L'émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, a affirmé jeudi à Bagdad que son pays voulait «surmonter les souffrances et les blessures» du passé, scellant ainsi une réconciliation historique entre les deux pays.

Dans un discours devant le sommet arabe, cheikh Sabah a exprimé sa «grande joie depuis que j'ai posé le pied sur le sol de l'Irak ami, maintenant que ce pays a recouvré sa liberté, sa dignité et sa démocratie après une ère sombre».

Il a affirmé que l'Irak avait «repris son rôle dans l'action arabe commune».

L'émir a affirmé que son pays «tente avec le peuple irakien de surmonter les souffrances et les blessures» nées du passé et notamment de l'invasion irakienne du Koweït.

L'émir est arrivé jeudi à Bagdad pour participer au sommet arabe, effectuant ainsi la première visite depuis l'invasion de son pays par l'armée de Saddam Hussein en 1990.

Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki est venu l'accueillir à l'aéroport et les deux hommes, main dans la main, ont avancé sur le tapis rouge devant la garde d'honneur, selon des images diffusées par la télévision.

Plus de 20 ans après la guerre du Golfe, déclenchée par l'invasion du Koweït par l'Irak, de nombreux contentieux demeurent entre les deux pays, notamment la question de leur frontière commune et les réparations de guerre pour les sept mois d'occupation du Koweït (août 1990-février 1991).

Ironie de l'histoire, le sommet se déroule au Palais républicain, à l'endroit même où, selon le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, l'ancien dictateur exécuté en décembre 2006 prit la décision d'attaquer le Koweït.

La veille, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en visite à Koweït, avait salué l'évolution des relations entre les deux pays et appelé Bagdad à respecter ses obligations vis-à-vis du Koweït, «notamment en ce qui concerne les compensations, les frontières et les disparus» koweïtiens en Irak du temps de Saddam Hussein.

Il a aussi souligné le caractère «positif» de la récente visite à Koweït de M. Maliki. Ce dernier s'y est rendu le 14 mars, et avait déclaré avoir l'intention de mettre fin aux contentieux qui pèsent sur les relations entre les deux pays voisins depuis deux décennies.