Le soldat américain accusé d'avoir abattu 16 villageois afghans dans une action menée seul avant l'aube a été escorté hors de l'Afghanistan mercredi vers le Koweït, alors même que de nombreux Afghans appellent à sa traduction devant la justice dans leur pays.

Des responsables gouvernementaux afghans n'ont pas répondu dans l'immédiat aux appels pour commenter l'annonce faite en fin de soirée. L'armée américaine a soutenu que le transfert n'éliminait pas la possibilité d'entendre la cause en Afghanistan, et le secrétaire de la Défense, Leon Panetta, a déjà indiqué que le soldat pourrait se voir infliger la peine de mort s'il est reconnu coupable.

Le soldat avait été détenu par l'armée à Kandahar jusqu'à mercredi soir, avant d'être transféré par hélicoptère au Koweït, a indiqué un responsable américain ayant requis l'anonymat.

Plusieurs craignent qu'un faux pas des États-Unis dans cette affaire puisse enflammer des tensions déjà vives entre les deux pays.

Les législateurs afghans ont demandé que le soldat soit traduit publiquement en Afghanistan pour montrer qu'il ferait face à la justice, appelant le président afghan Hamid Karzaï à suspendre toutes négociations avec les États-Unis sur la présence de l'armée dans le pays.

Le sergent américain, qui n'a pas été identifié ou accusé, se serait éclipsé de la petite base dans le sud de l'Afghanistan avant l'aube, et serait entré dans trois maisons avant de tirer à bout portant sur des hommes, femmes et enfants pour ensuite brûler certains des corps. Au lever du soleil, il y avait 16 corps qui gisaient.

Un porte-parole du Pentagone, le capitaine John Kirby, a soutenu mercredi qu'il n'y avait pas de centres de détention «appropriés» pour un membre de l'armée américaine «dans ce genre de situation» en Afghanistan.

L'armée américaine compte des centres de détention au Koweït qui ont été utilisés par d'autres troupes.