Le secrétaire général de l'ONU a affirmé vendredi que le gouvernement iranien avait la responsabilité de prouver qu'il ne mettait pas au point en secret des armes nucléaires et que la diplomatie demeurait la seule façon de mettre fin aux inquiétudes de la communauté internationale à cet égard.

Ban Ki-moon a pris la parole pour rejeter les suggestions formulées par les États-Unis et Israël, qui ont laissé entendre qu'une intervention militaire pourrait être une solution de dernier recours advenant que les efforts diplomatiques échouent à convaincre Téhéran de mettre fin au volet de son programme visant à se doter d'armes nucléaires.

Au début du mois de février, le Washington Post publiait un éditorial dans lequel il était indiqué que le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, estimait qu'il y avait une «forte probabilité» qu'Israël procède à une intervention militaire au printemps contre les installations nucléaires d'Iran.

Le secrétaire de l'ONU a déclaré que «toutes ces questions devaient être réglées de façon pacifique en établissant des négociations et un dialogue».

Lorsque les journalistes lui ont demandé s'il y avait une autre solution à la voie diplomatique, Ban Ki-moon a répondu qu'il ne comprenait pas ce que les journalistes entendaient par là, «mais qu'il n'y avait aucune solution de rechange à une résolution pacifique de ce problème».

Il a tenu ces propos en marge des cérémonies marquant le 15e anniversaire de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, une agence de l'ONU installée à Vienne, mais surtout, à quelques jours d'une visite cruciale des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Téhéran.

Les experts de l'AIEA débarqueront lundi dans la capitale iranienne. L'Iran, qui a refusé pendant environ quatre ans de coopérer avec l'agence, doit participer à des discussions avec les inspecteurs.

Les responsables iraniens soutiennent que le programme nucléaire du pays est pacifique et affirment que les informations voulant le contraire proviennent de pseudo-renseignements qui émanent des États-Unis et d'Israël.

Le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, estime cependant que certains signaux témoignent d'une progression d'activités clandestines pouvant notamment être «spécifiques aux armes nucléaires». Ses préoccupations figurent dans un rapport de 13 pages publié à la fin de l'année dernière.

«Nous avons des informations indiquant que l'Iran a engagé des activités relatives au développement d'un engin explosif nucléaire», avait déclaré M. Amano à la fin janvier.

«Je suis très préoccupé par les récentes informations de l'AIEA à l'effet qu'il pourrait y avoir des volets militaires, qu'il pourrait y avoir la possibilité d'un volet militaire aux programmes de développement nucléaires iraniens», a lancé Ban Ki-moon.

«À ma connaissance et à celle de l'AIEA, ils n'ont pas réussi à convaincre la communauté internationale. Ils doivent donc collaborer pleinement avec l'AIEA et avec le Conseil de sécurité de l'ONU», a indiqué le secrétaire général.