À l'approche d'un sommet auquel participera également le chef du gouvernement de l'Iran, le président afghan, Hamid Karzaï, a demandé jeudi l'aide du Pakistan pour négocier un accord de paix avec les militants talibans.

Au moment où se tiennent des rencontres à Islamabad, la capitale du Pakistan, les pourparlers de paix avec les talibans semblent progresser et ce, malgré le fait que les parties impliquées doutent de pouvoir mettre réellement un terme à la guerre en Afghanistan, un conflit de dix ans caractérisé par la méfiance.

Dans une entrevue publiée dans le Wall Street Journal, jeudi, M. Karzaï explique que les États-Unis, le gouvernement afghan et les talibans ont participé à des discussions au cours du dernier mois. Si cette déclaration est vraie, elle marque un important tournant, car les talibans ont jusqu'ici refusé de discuter avec M. Karzaï, le qualifiant de marionnette et soutenant que leur mouvement est le seul leader légitime du pays.

Le porte-parole des talibans Zabiullah Mujahid a réfuté les propos de M. Karzaï. Dans un communiqué, il a indiqué que les «talibans n'avaient pas parlé avec le gouvernement de Kaboul, nulle part».

Le Pakistan est considéré comme un élément clé dans le processus de paix, car ses liens historiques avec les talibans et d'autres groupes de rebelles pourraient aider Islamabad à amener ceux-ci à la table des négociations ou, à l'opposé, freiner celles-ci. Plusieurs croient que les leaders des talibans sont basés au Pakistan, et qu'ils sont sous l'influence du département de sécurité.

L'Iran, pays voisin de l'Afghanistan et du Pakistan, joue également un rôle important dans la stabilité future de l'Afghanistan. Le pays a déjà soutenu des campagnes contre les talibans, un groupe radical de musulmans sunnites opposé aux chiites, qui constituent la majorité de la population iranienne.

Selon certains rapports, toutefois, Téhéran, ennemi juré des États-Unis, aurait également soutenu les talibans dans leurs actions contre les militaires américains.