Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a prévenu jeudi que le temps commençait à se faire rare en vue de la conclusion d'un plan pour la paix au Moyen-Orient, pressant du même coup Israël à faire preuve de bonne volonté, notamment en cessant son blocus de Gaza pour aider aux négociations avec la partie palestinienne.

M. Ban a assisté à une conférence sur la sécurité en Israël, quelques heures seulement après avoir visité la bande de Gaza, où des dizaines de Palestiniens ont lancé des chaussures et des bâtons contre son convoi blindé, l'accusant d'être injustement favorable à la position de l'État hébreu.

Le secrétaire général s'est entretenu cette semaine avec le premier ministre d'Israël, Benjamin Nétanyahou, et le leader palestinien, Mahmoud Abbas, dans une tentative de raviver les négociations sur les frontières et la sécurité, en vue d'un futur État palestinien.

Le gouvernement israélien a fait savoir qu'il était prêt à poursuivre les discussions, mais M. Abbas a déclaré que les propositions d'Israël n'étaient pas suffisantes pour justifier une nouvelle ronde de pourparlers. Il a ajouté que la reprise des négociations officielles était conditionnelle à la suspension des activités de construction de colons juifs sur les territoires occupés. M. Nétanyahou a quant à lui rejeté l'idée d'un tel gel, soutenant que toutes les problématiques devraient faire l'objet de négociations.

Par ailleurs, des proches de détenus palestiniens avaient tenté jeudi d'empêcher la venue de M. Ban dans la bande de Gaza.

Une quarantaine de personnes, proches de Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, se sont rassemblées au point de passage d'Erez entre Gaza et Israël. Elles ont brandi des photos de leurs proches et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, en anglais et en arabe, les mots «Ban Ki-moon, assez de parti pris pour Israël». Trois d'entre elles ont lancé des pantoufles contre sa voiture. Une autre a jeté une botte.

Les proches de détenus, furieux que Ban Ki-moon ne les reçoive pas, ont formé une chaîne humaine au point de passage afin de bloquer son véhicule, mais les forces de sécurité du Hamas les ont délogés.

«Nous sommes venus pour adresser un message symbolique à M. Ban Ki-moon, que les Palestiniens de Gaza veulent avoir le droit de rendre visite à leurs enfants et à leurs êtres chers dans les prisons israéliennes», a expliqué Djamal Farouana, un porte-parole des familles de prisonniers du territoire palestinien. «Il devrait faire un effort pour obtenir la libération des prisonniers et nous nous demandons pourquoi à chaque fois il évite de rencontrer les familles des prisonniers palestiniens», a-t-il lancé.

Israël détient environ 7000 prisonniers palestiniens. Les proches des détenus originaires de la bande de Gaza ne peuvent pas leur rendre visite depuis 2006 en raison des restrictions imposées par l'État hébreu depuis la victoire du Hamas dans le territoire.

Ban Ki-moon est en mission dans la région pour essayer de maintenir des discussions informelles entre Palestiniens et Israéliens. À Gaza, il a rencontré des responsables locaux de l'ONU et d'organisations des droits de l'Homme. Il a également visité un projet de logement dans le sud de l'étroite bande côtière. Des militants locaux ont refusé de le rencontrer pour protester contre l'absence de réunion avec les proches de détenus.

Son arrivée mercredi dans la région a d'ailleurs été accueillie par des tirs de mortiers en direction du sud de l'État hébreu, après une semaine de répit. Ils ont explosé dans des champs sans faire de victime.

Les efforts de paix sont gelés depuis décembre 2008. Une brève reprise des discussions en septembre 2010 s'était achevée sur un échec au bout de quelques semaines, après l'expiration du moratoire israélien sur la construction dans les implantations juives. La prolongation de ce moratoire est une précondition posée par la partie palestinienne avant toute reprise des pourparlers.