Un deuxième porte-avions américain, l'USS Carl-Vinson, est arrivé dans la zone de responsabilité de la Ve flotte américaine, couvrant la mer Rouge, la mer d'Oman et le Golfe, a affirmé mercredi le Pentagone précisant qu'il s'agissait d'un déploiement de «routine».

Accompagné d'un croiseur et d'un destroyer et embarquant près de 80 avions et hélicoptères à son bord, le Carl-Vinson est arrivé lundi dans la région notamment afin de soutenir les opérations en Afghanistan, a annoncé la Ve flotte américaine dans un communiqué.

Il ne se trouve «pas dans le Golfe» et n'a donc pas passé le détroit d'Ormuz pour le moment, a précisé devant la presse le capitaine de vaisseau John Kirby, porte-parole du Pentagone.

Le Carl-Vinson doit relever un autre porte-avions, l'USS John-Stennis, qui se trouve toujours dans la région, selon le capitaine de vaisseau Kirby.

«Son déploiement dans la zone relève de la routine, il est planifié depuis longtemps, il n'y a rien d'inhabituel», a-t-il précisé, ajoutant que «le fait qu'il y ait deux porte-avions dans cette zone n'indique en rien qu'il y a quelque chose de particulier vis-à-vis de l'Iran».

Depuis une semaine, les tensions sont montées avec Téhéran qui a menacé de s'en prendre avec «toute la force» de la marine iranienne aux navires militaires américains si ceux-ci revenaient dans le Golfe.

Ces menaces ont relancé les craintes d'une éventuelle fermeture du détroit d'Ormuz, qui ferme le Golfe, et passage stratégique pour environ 35% du trafic pétrolier mondial.

Malgré les dénégations du Pentagone sur un renforcement des moyens militaires américains dans la région, un autre porte-avions, l'USS Abraham Lincoln, doit bientôt se joindre au Carl-Vinson dans la région.

Il se trouve actuellement dans l'océan Indien et fait route vers la zone de responsabilité de la Ve flotte, selon la Marine.

Afin de soutenir les opérations en Afghanistan, les États-Unis ont adopté depuis quelques années la posture dite du «1.7», prévoyant qu'il y ait en moyenne sur l'année 1,7 porte-avions en mer Rouge, d'Oman ou dans le Golfe.

«Il n'y a pas de changement de posture dans la région», a encore assuré John Kirby.

Pour George Little, autre porte-parole du Pentagone, les États-Unis «ont été très clairs». «Nous cherchons à ce que les tensions avec l'Iran s'apaisent et nous pensons qu'elle se sont calmées un peu ces derniers jours», a-t-il fait valoir.

La marine américaine a secouru a deux reprises au cours de la semaine passée des marins iraniens en détresse ou retenus en otages par des pirates somaliens.

«Le capitaine de vaisseau John Kirby a toutefois réaffirmé que malgré les menaces iraniennes, l'US Navy continuerait d'envoyer ses navires dans le Golfe.

«Il s'agit d'une voie d'eau internationale et d'un goulet d'étranglement essentiel», a-t-il expliqué à propos du détroit d'Ormuz. «L'US Navy est et continuera de protéger le libre commerce dans les eaux internationales dans la région», selon lui.

La Maison-Blanche a jugé que les avertissements de l'Iran trahissaient sa «faiblesse» et montraient l'efficacité des sanctions contre son programme nucléaire controversé.