Deux attentats-suicide ont secoué mardi la ville de Kandahar (sud), tuant 12 personnes, dont 4 policiers et 4 enfants, et en blessant au moins 28 autres, a-t-on appris de source policière.

Dans la dernière attaque, le kamikaze, qui roulait sur une sorte de triporteur, s'est fait exploser dans le centre-ville, a expliqué à l'AFP le général Abdul Razziq, chef de la police de la province de Kandahar.

Quatre civils et trois policiers ont été tués, a-t-il ajouté.

Un premier bilan donné par un médecin hospitalier avait fait état d'un mort et de 12 blessés.

Quelques minutes plus tôt, une bombe de faible puissance avait explosé, sans faire de victime, selon M. Razziq. C'est quand les policiers sont venus constater les dégâts que le kamikaze a déclenché sa charge.

En début d'après-midi, un premier attentat-suicide dans la même ville avait causé la mort de quatre enfants et d'un policier, faisant également seize blessés, dont trois autres policiers. Le kamikaze, qui roulait en moto dans un bazar très fréquenté, s'était fait exploser à un barrage mobile.

Les talibans ont revendiqué la responsabilité de ce premier attentat, quand les responsables du second ne se sont pas encore fait connaître.

Kandahar, principale ville du Sud afghan, était la capitale du régime des talibans (1996-2001), chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale menée par les États-Unis, et qui combattent depuis le gouvernement afghan et ses alliés de l'OTAN. Les attentats-suicide et bombes artisanales sont leurs armes de prédilection.

Les rebelles y visent notamment les forces de l'ordre afghanes, censées prendre le relais des forces étrangères et assurer elles-mêmes la sécurité du pays d'ici à la fin 2014, date à laquelle l'OTAN prévoit d'avoir retiré l'ensemble de ses forces de combat.

Ces attentats surviennent alors que les talibans ont annoncé mardi être «prêts» à disposer d'un bureau politique les représentant hors d'Afghanistan afin de participer à des «négociations» de paix, après dix années de guerre contre les forces de l'OTAN.

Deux tiers des violences liées au conflit ont lieu dans le sud et l'est du pays, principaux bastions des talibans et de leurs alliés, selon l'ONU.

Le 29 décembre, dix policiers locaux avaient ainsi été tués lors de l'explosion d'une bombe artisanale au passage de leur véhicule dans la province du Helmand (Sud).

Lundi, un enfant a été blessé dans un autre attentat-suicide à Jalalabad (est) perpétré près d'un véhicule des forces de l'ordre et d'une école de police en construction.

Les civils sont de loin les principales victimes des dix dernières années de conflit en Afghanistan. Selon l'ONU, les violences ont encore augmenté dans le pays en 2011, alors que 2010 était déjà, avec 2777 morts, l'année la plus meurtrière pour les civils depuis 2001.

L'ONU, qui juge les rebelles responsables de 80% de ces pertes, estime que le nombre de victimes civiles a crû de 15% lors des six premiers mois de l'année.