Les talibans se sont dits mardi «prêts» à disposer d'un bureau politique les représentant hors d'Afghanistan afin de participer à des «négociations» de paix, après dix années de guerre contre les forces de l'OTAN.

C'est la première fois que les rebelles afghans, qui ont jusqu'ici toujours refusé de négocier tant que l'ensemble des soldats de l'OTAN n'auront pas quitté l'Afghanistan, font officiellement un pas en direction de discussions de paix.

Un accord initial a été conclu à ce sujet avec plusieurs interlocuteurs, dont le Qatar, ont indiqué les talibans dans un communiqué publié sur le site «Voix du djihad», un de leurs canaux de diffusion habituels.

«Alors que nous avons une forte présence à l'intérieur (de l'Afghanistan), nous sommes prêts à disposer d'un bureau politique à l'extérieur pour (participer à) des négociations», dont le préalable est «la libération des prisonniers (talibans) de Guantanamo», affirment-ils.

L'idée de doter les talibans d'un bureau de liaison dans un pays neutre afin de faciliter d'éventuels pourparlers de paix a été discutée à plusieurs reprises en 2011. La Turquie, l'Arabie Saoudite et le Qatar ont été évoqués pour l'accueillir.

«La coalition menée par les Américains ne réussira jamais à soumettre les Afghans par la force», observent dans ce texte les talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition militaire menée par les États-Unis et qui combattent depuis le gouvernement afghan et ses alliés de l'OTAN.

Selon une source proche des talibans, «des discussions se sont tenues à Doha (Qatar) l'automne dernier entre des diplomates américains et une petite délégation de talibans menée par Tayyeb Agha, l'ancien secrétaire du leader des talibans, le mollah Omar».

Selon cette source, Tayyeb Agha est le seul représentant des talibans en contact avec le mollah Omar, qui vit au Pakistan.

Plusieurs représentants des talibans ont récemment demandé au mollah Omar de faire preuve de flexibilité et de permettre aux talibans d'ouvrir une représentation dans un pays musulman autre que le Pakistan, ce afin que le mouvement s'autonomise par rapport au voisin pakistanais, a ajouté cette source.

Les Occidentaux, qui avaient facilement balayé les talibans à la fin 2001 en quelques semaines, ont longtemps espéré les vaincre militairement.

Mais ils n'ont pu endiguer leur retour et leur montée en puissance progressive dans une majorité de ce vaste pays, profitant de la faiblesse du gouvernement central.

Embourbée dans ce conflit depuis dix ans, la coalition de l'OTAN a commencé l'an dernier à retirer de premières troupes de combat, avec l'objectif d'un retrait total à la fin 2014. Pressés par cette échéance, plusieurs responsables occidentaux, notamment américains, ont plaidé ces deux dernières années pour des négociations de paix avec les talibans.