Le gouvernement israélien a lancé dimanche la procédure d'appels d'offres pour la construction de 1028 nouveaux logements dans trois colonies à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée, soulevant de nouvelles protestations de l'Autorité palestinienne.

Ces nouvelles constructions sont mises en chantier «à la suite de la candidature palestinienne à l'ONU en septembre» dernier, a expliqué à l'AFP Ariel Rosenberg, un porte-parole du ministère du Logement chargé du dossier.

Ces appels d'offres pour les entreprises de BTP concernent 500 logements à Har Homa, un quartier de colonisation à Jérusalem-Est annexée, et plus de 500 autres en Cisjordanie: 348 dans l'implantation israélienne de Beitar Ilit, près de la ville palestinienne de Bethléem, et 180 dans celle de Givat Ze'ev, au nord-ouest de Jérusalem, selon le site du ministère.

Ils font partie d'un projet de construction de près de 6000 logements en Israël et en Cisjordanie afin, arguent les autorités israéliennes, de faire face à la hausse vertigineuse du prix de l'immobilier qui a déclenché un mouvement de contestation sociale sans précédent l'été dernier.

«Non seulement le gouvernement Nétanyahou ne fait rien pour la paix, mais il fait tout ce qu'il peut pour la prévenir en imposant de nouvelles réalités sur le terrain et empêcher une solution à deux États» israélien et palestinien, a déclaré à l'AFP une responsable du mouvement anticolonisation israélien La Paix Maintenant, Hagit Ofran.

«En fait, depuis qu'il a parlé devant le Congrès américain (en mai dernier) et comme il n'y a aucune action contre Israël à l'ONU, il peut se permettre de faire ce qu'il veut pour continuer d'entraver le processus de paix», a-t-elle analysé.

L'Autorité palestinienne a «condamné fermement» l'annonce du gouvernement israélien.

«Cette nouvelle décision sur la colonisation du gouvernement israélien sape les efforts pour établir la paix dans la région», a affirmé à l'AFP le porte-parole du président Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina.

Le processus de paix au Proche-Orient est au point mort depuis septembre 2010, sans espoir de percée prochaine tant les deux camps sont éloignés l'un de l'autre.

Les Palestiniens ont tiré pour le moment un trait sur les pourparlers avec Israël. Ils réclament en vain de l'État hébreu un gel de la colonisation avant de retourner à la table des négociations.

Le 1er novembre, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé une accélération de la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie en rétorsion à la démarche des Palestiniens pour devenir un État membre à part entière des Nations unies et à leur récente admission à l'UNESCO.

Depuis cette date, les autorités israéliennes ont officiellement annoncé la construction de 3.298 logements, y compris les 1028 de dimanche, en Cisjordanie (1241) et à Jérusalem-Est (2057).

Ces annonces sont condamnées rituellement par la communauté internationale qui considère toutes les colonies comme illégales, qu'elles soient ou non approuvées par les autorités israéliennes.

Plus de 310 000 Israéliens habitent dans les colonies de Cisjordanie occupée, un nombre en augmentation constante.

Environ 200 000 autres se sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, secteur à majorité arabe occupé en juin 1967 et annexé depuis, où vivent quelque 270 000 Palestiniens.