Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a annoncé lundi l'arrêt de la mission de formation engagée en Irak au 31 décembre, date de la fin de son mandat, après le refus de l'Irak d'accorder l'immunité aux membres de l'Alliance atlantique.

«Il n'a pas été possible de trouver un accord sur l'extension de ce programme couronné de succès en dépit de négociations serrées» menées entre l'OTAN et les autorités irakiennes, a déclaré M. Rasmussen dans un communiqué.

Cette annonce était attendue après l'échec des discussions engagées ces derniers mois.

L'OTAN en avait informé Bagdad la semaine dernière, a indiqué dimanche le conseiller irakien à la Sécurité nationale, Falah al-Fayad. «Nous sommes désolés que l'OTAN ait recommandé de retirer sa mission d'Irak», a-t-il ajouté, en précisant que son pays avait souhaité qu'elle soit étendue jusqu'à la fin de 2013.

L'actuel accord entre l'OTAN et le gouvernement irakien prévoit que les militaires et formateurs de l'Alliance ne sont responsables que devant la justice militaire de l'OTAN ou de ses États membres et pas devant la justice militaire irakienne.

Bagdad a refusé d'étendre cette immunité après le 31 décembre et le départ des derniers soldats américains.

«La mission, qui a débuté en 2004 à la demande des autorités irakiennes, a été un succès. Nos formateurs peuvent être très fiers de ce que nous avons réalisé ces sept dernières années», s'est félicité M. Rasmussen.

«Nous sommes déterminés à bâtir sur le succès et l'esprit de notre Mission Formation pour renforcer notre partenariat et nos relations politiques avec l'Irak, afin que nous puissions continuer ensemble à oeuvrer à la stabilité et à la paix dans la région, au bénéfice de l'ensemble de la communauté internationale», a-t-il ajouté.

L'Alliance, qui n'avait pas participé à l'invasion de l'Irak en 2003 du fait de l'opposition de pays comme la France, l'Allemagne et la Belgique, avait lancé l'année suivante une mission de formation des forces de sécurité irakiennes, à la demande des autorités de Bagdad.

Fin 2010, la mission de l'OTAN avait un effectif de l'ordre de 180 personnes, la contribution la plus importante étant celle de l'Italie.

Elle a formé plus de 5000 soldats et 10 000 policiers, et fourni des équipements militaires d'une valeur supérieure à 115 millions d'euros 156 millions de dollars), selon l'OTAN.

Le refus des autorités irakiennes d'accorder l'immunité juridique avait déjà dissuadé les États-Unis de maintenir en Irak un contingent réduit de formateurs militaires après la fin 2011 comme ils l'espéraient.

Le retrait des soldats américains est désormais pratiquement achevé. Moins de 6000 militaires et civils rattachés au ministère de la Défense demeurent en Irak, contre 170 000 soldats et 505 bases en 2007 et 2008.  

L'armée américaine a transféré dimanche aux autorités irakiennes la base de Kalsu, près de Hilla (95 km au sud de Bagdad) et ne dispose plus que de trois bases dans tout le pays.