La communauté internationale, réunie à Bonn, a promis lundi de renouveler son engagement en Afghanistan jusqu'en 2024 en échange d'efforts en matière de démocratie et de lutte contre la corruption.

«L'Afghanistan et la communauté internationale sont fortement engagés pour renouveler leur partenariat pour la prochaine décennie», après le retrait des troupes de combat de l'OTAN de ce pays, fin 2014, selon les conclusions finales de la Conférence de Bonn publiées lundi.

En contrepartie de la promesse d'un engagement international, l'Afghanistan compte lutter de façon décisive contre la corruption, mettre en oeuvre des réformes pour améliorer le régime et conforter la démocratie avec la participation de la société civile, selon ce communiqué.

«Combattre la corruption, une façon juste de gouverner, c'est ce que les Afghans peuvent attendre d'un gouvernement élu», a déclaré Salmai Rassoul, ministre afghan des Affaires étrangères, au cours de la conférence de presse finale. «Une façon juste de gouverner ce n'est pas simplement pour faire plaisir à nos amis, c'est notre devoir démocratique pour notre peuple», a-t-il dit.

L'absence à Bonn des talibans, acteurs indispensables du processus de réconciliation en Afghanistan, pèse toutefois sur les perspectives de paix dans le pays, selon nombre d'observateurs.

Contrairement à une version fournie précédemment par des sources proches du ministère allemand des Affaires étrangères, il n'a pas été fait mention dans le communiqué final d'«un soutien généreux, également financier, jusqu'en 2024 à l'Afghanistan».

Aucun chiffre concret sur une aide internationale n'a été divulgué. «La conférence de Bonn n'était pas une conférence de donateurs», a déclaré le ministre allemand Guido Westerwelle. Une conférence des donateurs est prévue à Tokyo en juillet prochain.

Dans ce contexte, M. Westerwelle a reconnu qu'«en cette période de difficultés financières, la communauté internationale allait devoir affronter certaines questions».

Plein d'optimisme, M. Rassoul a fait une promesse: «en 2024, l'Afghanistan ne devrait pas être un pays qui a besoin de donateurs, mais un pays donateur».

Dans le communiqué final, ont été tout particulièrement mentionnés deux grands voisins de l'Afghanistan: le Pakistan et l'Iran. «Nous reconnaissons le fardeau des voisins de l'Afghanistan, en particulier le Pakistan et l'Iran, pour fournir un refuge temporaire à des millions d'Afghans (...) et nous sommes engagés à travailler à leur retour volontaire, sains et saufs», est-il écrit dans la déclaration.

Le Pakistan avait décidé de boycotter la conférence internationale de Bonn sur l'Afghanistan après que des tirs de l'OTAN ont coûté la vie à 24 soldats pakistanais la semaine dernière.

Une absence regrettée par la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. «Nous regrettons le choix qu'ils ont fait, car la conférence d'aujourd'hui est une étape importante vers le type de sécurité et de stabilité dont ont besoin aussi bien l'Afghanistan que le Pakistan», a-t-elle déclaré.

«Nous continuons de croire que le Pakistan a un rôle crucial à jouer», a-t-elle dit, ajoutant qu'elle avait accueilli avec satisfaction les déclarations de responsables du gouvernement pakistanais affirmant leur volonté de poursuivre leur coopération, notamment dans la lutte contre le terrorisme.

Mme Clinton a par ailleurs apporté à Bonn une bonne nouvelle aux Afghans: les États-Unis vont débloquer plusieurs centaines de millions de dollars d'aide au développement de l'Afghanistan qui étaient gelés, a-t-elle annoncé.