Le vice-président américain Joe Biden a salué mercredi lors d'une visite en Irak la «nouvelle phase» s'ouvrant dans les relations bilatérales à l'heure où l'armée américaine s'apprête à tirer un trait sur plus de huit ans de présence dans le pays.

M. Biden était arrivé mardi soir pour sa huitième visite en Irak dans ses actuelles fonctions, et peut-être la dernière avant le retrait des quelque 13 800 soldats américains encore basés dans le pays.

Ce départ est prévu avant fin 2011, conformément à un accord signé en 2008 entre les deux pays, qui n'ont pu se mettre d'accord sur le maintien d'un petit contingent de formateurs américains au-delà de la fin de l'année.

Le départ des troupes américaines, s'il est salué par une grande partie de la population en Irak, suscite aussi des inquiétudes sur la capacité des forces irakiennes à assurer la stabilité et la sécurité.

La violence en Irak a nettement baissé par rapport au pic des années 2006 et 2007, mais les attaques restent fréquentes. En octobre, 258 civils, policiers et militaires ont ainsi été tués, selon les statistiques officielles.

M. Biden a souligné que le retrait ouvrait une nouvelle ère dans les relations entre Washington et Bagdad.

«Nos troupes quittent l'Irak et nous empruntons ensemble un nouveau chemin, une nouvelle phase dans cette relation (s'ouvre). Une relation, je le souligne à nouveau, entre deux nations souveraines», a-t-il dit.

Ce «nouveau départ dans la relation bénéficiera non seulement aux États-Unis et à l'Irak mais, je pense, aussi à la région puis au monde», a ajouté M. Biden lors d'une réunion d'un comité bilatéral, en présence du premier ministre Nouri al-Maliki.

«Dans un mois, nos troupes auront quitté l'Irak, mais notre partenariat stratégique rapproché (...) continuera, si Dieu le veut», a-t-il poursuivi.

«Nous avons tenu notre promesse de nous retirer des villes d'Irak en 2009. Nous avons tenu notre promesse de cesser nos opérations de combat à l'été 2010», a-t-il souligné. «Et à présent, nous tenons la promesse faite en 2008 de retirer nos troupes d'Irak d'ici à la fin de l'année et elles seront retirées», a-t-il dit.

M. Maliki a lui aussi évoqué une «nouvelle page» dans les relations entre les deux pays, qui ont «une chance historique» d'améliorer leur coopération, «non seulement dans la sécurité mais aussi l'économie, l'éducation, la culture, la justice, l'environnement, l'énergie».

Il a aussi estimé que «les forces américaines (avaient) sans aucun doute un rôle à jouer en matière de formation des militaires irakiens».

Suite à cette réunion, M. Biden a eu des entretiens avec M. Maliki, puis avec le président, Jalal Talabani, et le président du Parlement, Iyad al Oussama al-Noujaifi.

Ces discussions ont porté sur des «questions régionales, y compris la Syrie», «la sécurité intérieure, en particulier la nécessité de continuer à faire pression sur les groupes extrémistes violents» et la politique irakienne comme «les relations arabo-kurdes, les hydrocarbures, etc.», a expliqué un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.

Les États-Unis ont compté jusqu'à 505 bases et 171 000 soldats en Irak. Ils n'ont plus actuellement que 7 bases et 13 800 militaires, selon un porte-parole de l'armée américaine en Irak.

Une fois l'armée partie, les États-Unis seront toutefois encore présents en Irak par le biais de leur ambassade, qui sera la plus grande au monde avec jusqu'à 16 000 employés répartis dans le pays.

M. Biden doit quitter l'Irak vendredi pour se rendre à Ankara.