L'émir du Koweït a nommé mercredi le ministre de la Défense, cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah, au poste de premier ministre, pour remplacer un autre membre de la famille régnante ayant démissionné sous la pression de l'opposition.

Selon la télévision d'État, «l'émir a promulgué un décret nommant cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah premier ministre», pour succéder à cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad Al-Sabah, qui a démissionné lundi.

L'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a chargé cheikh Jaber de former le gouvernement, le huitième depuis février 2006, date à laquelle le premier ministre sortant avait été nommé pour la première fois à ce poste.

Cheikh Jaber, 69 ans, membre du gouvernement depuis 2001, occupait le poste de premier vice-premier ministre dans le cabinet sortant.

Selon un député de l'opposition islamiste, Falah al-Sawwagh, le nouveau gouvernement sera un cabinet de transition pour organiser des élections législatives anticipées après une dissolution du Parlement.

M. Sawwagh a assuré s'attendre «plus tard dans la journée» à la promulgation par l'émir d'un décret sur la dissolution du Parlement, dont l'actuelle législature court jusqu'en 2013, et la convocation d'élections anticipées.

Selon la loi, des élections anticipées sont organisées dans les deux mois suivant la dissolution du Parlement.

Les députés de l'opposition ont appelé à plusieurs reprises à la dissolution du Parlement, en soutenant que 15 des 50 élus de la Chambre étaient impliqués dans une affaire de corruption.

L'opposition koweïtienne, qui s'est réunie mercredi, a décidé de «suspendre toutes les manifestations en considération de l'émir qui discute actuellement de mesures décisives», après une manifestation massive lundi soir, a précisé M. Sawwagh.

Cheikh Nasser, accusé par l'opposition et de jeunes militants d'avoir échoué à combattre la corruption, faisait depuis mars l'objet d'une campagne en vue de son limogeage.

Cette campagne s'est intensifiée en août après des accusations selon lesquelles une quinzaine de députés proches du gouvernement ont obtenu des virements illégaux sur leurs comptes bancaires, estimés par l'opposition à 350 millions de dollars.

Au cours des cinq dernières années, le Koweït a eu sept gouvernements, tous dirigés par Cheikh Nasser, et son Parlement a été dissous à trois reprises.