Le ministère israélien de la Défense a approuvé la construction de plus de cent logements dans la colonie de peuplement de Shilo, dans le nord de la Cisjordanie, a annoncé lundi l'ONG anticolonisation La Paix Maintenant.

«En réponse à un recours devant la Cour suprême israélienne contre ces constructions illégales, le ministère de la Défense nous a informés qu'il avait approuvé le mois dernier un plan de construction de 119 unités de logement, dont 50 déjà en cours de construction», a déclaré à l'AFP une responsable de La Paix Maintenant, Hagit Ofran.

Selon elle, les constructions, qui ont commencé il y a un an n'avaient pas reçu au départ les autorisations gouvernementales nécessaires. Elles ont été accordées il y a un mois par le ministère de la Défense.

Une porte-parole du ministère de la Défense a confirmé pour sa part qu'une autorisation avait été donnée a posteriori, soulignant qu'elle ne concernait que «les unités déjà existantes et qu'il faudrait une nouvelle permission pour celles en projet».

L'implantation de Shilo comporte 195 unités de logements en dur et des caravanes.

Plus de 310 000 Israéliens habitent dans les colonies de Cisjordanie occupée, un nombre en constante augmentation. Environ 200 000 autres se sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation érigés à Jérusalem-Est, occupée et annexée depuis 1967, où vivent également 270 000 Palestiniens.

Pour la communauté internationale, toutes les colonies dans les territoires occupés par Israël depuis juin 1967 sont illégales, qu'elles soient ou non autorisées par le gouvernement.

Israël pourrait dégeler des fonds palestiniens

Israël envisage de dégeler «dans un proche avenir» les fonds dus à l'Autorité palestinienne bloqués depuis plusieurs semaines, a annoncé lundi le premier ministre Benyamin Nétanyahou.

«Israël envisage de transférer dans un proche avenir l'argent des taxes à l'Autorité palestinienne», a déclaré le chef du gouvernement devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset (Parlement), selon un porte-parole, Roni Sofer.

M. Nétanyahou, qui est sous pression internationale pour débloquer l'argent palestinien, a précisé que la décision concernant une reprise des versements «incombera à un forum de ministres» et qu'elle sera «réexaminée chaque mois».

Le premier ministre a justifié une reprise des versements par le fait que les «Palestiniens n'ont pas continué pour l'heure à prendre des mesures unilatérales» en allusion aux démarches de l'Autorité palestinienne à l'ONU qui se heurtent à l'opposition d'Israël.

Par ailleurs, M. Nétanyahou a jugé que la rencontre entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le mouvement Hamas au pouvoir à Gaza la semaine dernière au Caire, pour parvenir à une réconciliation, «avaient eu un caractère symbolique et tactique, sans résultats concrets».

Les autorités israéliennes avaient menacé vendredi de poursuivre le gel des fonds palestiniens si l'annonce au Caire d'un «partenariat» entre le président Abbas et le chef du Hamas Khaled Mechaal devait déboucher sur un «gouvernement d'union».

Après la récente admission de la Palestine à l'UNESCO, Israël a annoncé le 1er novembre le gel des transferts de fonds dus aux Palestiniens.

Ces fonds correspondent au remboursement des droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés aux Palestiniens qui transitent par les ports et aéroports israéliens.

Les accords de Paris de 1994 prévoient la rétrocession par Israël de ces taxes, qui représentent deux tiers des recettes budgétaires de l'Autorité et permettent de payer plus de 150 000 fonctionnaires palestiniens, dont la masse salariale représente environ 115 millions d'euros (159 millions de dollars).

Le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, ONU, Union européenne et Russie) avait pressé mercredi Israël de débloquer «sans délai» ces fonds.