Israël a accéléré le développement d'un système antimissile pour ses avions de ligne, craignant que des militants palestiniens ne se servent de missiles antiaériens pillés en Libye pour les attaquer, ont déclaré des responsables de la Défense vendredi.

Tous les avions de ligne israéliens seront équipés d'un système antimissile au laser «d'ici quelques mois», soit un an avant l'échéance prévue, ont indiqué ces responsables, qui ont réclamé l'anonymat parce qu'ils n'étaient pas autorisés à s'adresser aux journalistes.

Israël a commencé à mettre ce système au point en 2002, après que des extrémistes islamistes eurent tenté de frapper un avion de ligne israélien avec des missiles de tir à l'épaule près de Mombassa, au Kenya. Les missiles ont raté leur cible, mais l'incident a poussé les autorités israéliennes à trouver une façon de mieux protéger les avions de ligne.

Une centaine d'avions seront équipés de ce système antimissile, baptisé «C-Music», pour un coût total d'environ 135 millions $US. Le système vise à améliorer une technologie déjà installée sur un petit nombre d'avions qui se rendent dans des régions considérées comme dangereuses, notamment en Afrique et dans certaines parties de l'Asie. Ce système permet de tirer des fusées éclairantes pour détourner les missiles à tête chercheuse thermique loin de l'appareil.

Les responsables de la Défense ont expliqué que le nouveau système utiliserait des lasers pour mieux contrer les missiles thermiques et les faire dévier de leur cible.

La mise en place du système a été accélérée parce que les autorités israéliennes craignent que des armes pillées pendant la guerre civile en Libye ne se retrouvent dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas.

Israël impose un blocus à la bande de Gaza pour empêcher le trafic d'armes depuis que le Hamas a pris le contrôle du territoire, en 2007. Mais les tunnels clandestins construits à la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte fournissent un point d'entrée aux trafiquants.

Durant la guerre civile de huit mois en Libye, des groupes de défense des droits de la personne et des journalistes ont découvert plusieurs dépôts d'armes laissés sans surveillance et pillés après la fuite des combattants pro-Kadhafi.