La juridiction nationale en charge des affaires sociales s'est réunie dimanche soir dans un dernier effort pour tenter de prévenir une grève générale illimitée à partir de lundi qui paralyserait notamment l'aéroport international du pays, les hôpitaux et les banques.

Elle a entamé ses discussions après 22H00 locales après l'échec des négociations entre la puissante centrale syndicale Histadrout et le ministère des Finances sur les conditions de travail des salariés intérimaires employés dans le secteur public.

«Le ministre des Finances n'a pas changé sa position», a indiqué le directeur général de la Histadrout Ofer Eini à la télévision après une rencontre avec le ministre Yuval Steinitz.

«La seule chose qui pourrait stopper la grève serait une décision du tribunal», a-t-il ajouté. «Nous respectons la loi et nous respecterons la décision du tribunal».

Selon les médias, la réunion de la juridiction peut durer jusqu'à tôt lundi matin. Parmi les options possibles; elle peut juger la grève illégale et l'interdire, elle peut demander un nouveau délai pour de nouvelles négociations en vue de régler la question, ou décider de ne pas intervenir du tout.

Plutôt dans la journée, le porte-parole de la Histadrout, Eyal Malma, «cette grève sans limitation de durée est destinée à protester contre le statut de salariés de seconde zone de centaines de milliers d'Israéliens qui travaillent dans le secteur public et dans certaines entreprises privées».

«Le recours à ces salariés, qui ne bénéficient pas des mêmes droits sociaux et sont sous-payés, est devenu une véritable épidémie à laquelle il faut mettre fin», a ajouté M. Malma. Selon lui, le phénomène a pris une telle ampleur qu'il est «difficile d'avancer une estimation précise du nombre de ces salariés».

Les négociations entre MM. Eini et Steinitz, menées ces derniers jours pour tenter d'éviter la grève, ont échoué. La Histadrout exige qu'une partie des salariés intérimaires soient intégrés dans le secteur public ou qu'ils obtiennent les mêmes droits que ceux dont bénéficient leurs collègues titulaires.

La grève, si elle a lieu, devrait paralyser à partir du 06h00 les administrations et les ministères, les municipalités, les universités, les hôpitaux et dispensaires, l'aéroport Ben Gourion, les transports ferroviaires et routiers, les ports, les banques, la bourse de Tel Aviv, les compagnies d'électricité et des télécommunications ou encore les tribunaux, a prévenu M. Malma.

Lors du conseil des ministres de dimanche, le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu a lancé un appel à la Histadrout pour qu'elle renonce à la grève. «J'appelle la Histadrout à renoncer à cette grève. Il est possible de trouver une solution juste et responsable. Nous devons gérer notre économie de façon responsable au moment où les économies européennes sont très sérieusement ébranlées».