Les automobilistes iraniens seront bientôt soumis à des tests concernant l'alcool, dont la consommation est pourtant interdite depuis la révolution islamique de 1979, a déclaré mardi le chef de la police de la route, Eskandar Momeni, cité par l'agence Isna.

«D'ici un mois, les voitures de police pour faire des tests d'alcoolémie et de drogue seront installées sur les routes» du pays, a déclaré M. Momeni.

«Les contrevenants devront payer une contravention de 2 millions de rials (165 dollars). Leur permis de conduire sera confisqué et ils seront remis à la justice», a-t-il ajouté.

Depuis la révolution islamique de 1979, la vente et la consommation d'alcool sont interdites en Iran, sauf pour les minorités chrétiennes.

La consommation d'alcool semble avoir augmenté ces dernières années en Iran malgré les peines sévères prévues par la loi islamique contre la production, la consommation et le trafic d'alcool.

En janvier dernier, un responsable du bureau de lutte contre la contrebande avait affirmé que la contrebande de boissons alcoolisées vers l'Iran représentait chaque année 730 millions de dollars.

Le chef de la police, le général Esmaïl Ahmadi Moghadam, avait indiqué de son côté que le pays comptait quelque «200 000 alcooliques». Il avait ajouté que «80 % de l'alcool de contrebande entr(ait) en Iran depuis le Kurdistan irakien».

Selon les chiffres officiels, la police saisit chaque année 20 millions de litres d'alcool, ce qui représente un quart de l'alcool importé en Iran par contrebande.

Outre l'alcool importé illégalement, on peut trouver de l'alcool artisanal fabriqué clandestinement, moins cher, mais souvent toxique et qui fait chaque année des dizaines de victimes en Iran.

La consommation de drogues est également un fléau. Selon les derniers chiffres officiels, il y a 1,2 million de toxicomanes, dont 400 000 à l'héroïne.