La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a annoncé lundi qu'elle allait parler dans la soirée au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour les inviter à se rencontrer «dans les prochains jours».

«Je vais appeler dans la soirée Mahmoud Abbas et Benyamin Nétanyahou», a dit Mme Ashton à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg.

Il s'agit de «les inviter à se réunir dans les prochains jours», a-t-elle ajouté.

Interrogée pour savoir si elle présenterait de nouvelles propositions, elle a répondu qu'«il n'existe pas de formule magique» pour relancer le processus de paix.

La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères en a appelé à «la volonté politique» des deux parties. «Le moment politique c'est maintenant», a-t-elle insisté.

Dimanche soir, à l'issue d'une réunion des émissaires du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, ONU et Union européenne) à Bruxelles, Mme Ashton avait indiqué qu'il allait inviter les parties à se rencontrer.

Cette réunion du Quartette était destinée à réfléchir à «ce qu'il faut faire pour encourager nos partenaires israéliens et palestiniens à reprendre les négociations de fond dès que possible», avait dit Mme Ashton.

Le Quartette s'était réuni le 23 septembre à New York pour relancer les négociations israélo-palestiniennes, mais cette initiative a «fait long feu» pour l'instant, a estimé la semaine dernière le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.

Lundi, M. Juppé a relevé que «pour le moment cette déclaration du Quartette n'a pas abouti à la reprise des négociations».

La proposition du Quartette, élaborée fin septembre, prévoit une reprise du dialogue sous un mois, et un accord de paix en un an.

Les discussions sont actuellement au point mort et la reprise des négociations, comme le souhaite le Quartette, paraît difficile à ce stade alors que les Israéliens ont repris leur politique de colonisation à Jérusalem-Est.

Dans son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU, où il réclame la reconnaissance de l'État de Palestine, M. Abbas avait réaffirmé que l'arrêt de la colonisation restait une pré-condition avant toute reprise des négociations.

Après ce discours, les Israéliens avaient annoncé la construction de 1 100 nouvelles unités de logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est, Gilo.

Israël a proclamé l'ensemble de la ville sa capitale «éternelle et indivisible» et refuse le qualificatif de «colonies» à ces implantations.

Israël a construit depuis juin 1967 une douzaine de ces quartiers, où vivent plus de 200 000 Israéliens, à Jérusalem-Est, qui compte une population de 270 000 Palestiniens.

Mais cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale qui considère Jérusalem-Est comme un territoire occupé depuis sa conquête en juin 1967 par l'armée israélienne, les Palestiniens voulant en faire la capitale de l'État auquel ils aspirent.