L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir élevé de 15 à 18 ans l'âge de la majorité légale pour les Palestiniens de Cisjordanie qui sont arrêtés et puis jugés par un tribunal spécial pour mineurs, à la suite de critiques d'organisations de défense des droits de l'homme.

Cette nouvelle directive porte sur les jeunes Palestiniens qui comparaissent devant un tribunal militaire spécial, créé en 2009, pour les mineurs de Cisjordanie.

À l'époque, étaient considérés comme mineurs les jeunes de moins de 15 ans seulement.

Désormais, les autorités israéliennes devront informer les parents de l'arrestation de leur enfant et des interrogatoires auxquels ils sont soumis. Le mineur doit également être informé de ses droits de consulter un avocat, précise un communiqué de l'armée.

Ce communiqué précise que ces tribunaux spéciaux sont composés de juges spécialement formés pour traiter des cas de mineurs. Ces derniers seront ensuite séparés des adultes dans les prisons et les centres de détention.

Le tribunal militaire pour les mineurs pourra également désigner un avocat commis d'office payé par l'État, ordonner que les parents du prévenu soient présents lors des audiences et obtenir des rapports des services sociaux concernant leur enfant.

«Ces nouvelles dispositions constituent une étape significative dans la défense des droits des mineurs en Judée-Samarie (Cisjordanie)», a ajouté l'armée dans le communiqué.

Ces décisions ont été prises à la suite des critiques adressées par des associations de défense des droits de l'homme contre le traitement réservé aux mineurs palestiniens arrêtés notamment à la suite de manifestations.

Selon un rapport publié le 18 juillet par B'Tselem, une de ces organisations israéliennes, les mineurs palestiniens arrêtés pour jets de pierre se voient condamner systématiquement par la justice militaire israélienne.

Sur les 835 mineurs palestiniens de Cisjordanie ou de Jérusalem-Est arrêtés entre 2005 et 2010 et accusés d'avoir jeté des pierres, un seul a été acquitté.

B'Tselem avait appelé les autorités «à réviser sans délai la législation militaire afin de l'aligner sur la loi civile qui protège les mineurs en Israël».