Des colons israéliens ont mis le feu lundi matin à une mosquée en Cisjordanie occupée, sur laquelle ils ont tagué des slogans anti-islamiques, selon des témoins et des sources de sécurité palestiniennes, déclenchant des condamnations palestiniennes.

Cet acte de vandalisme s'est produit au moment où des policiers et des soldats israéliens démolissaient trois habitations de la colonie sauvage de Migron, près de Ramallah, après en avoir évacué de force les résidants, selon la police israélienne.

Les auteurs ont peint sur le mur une inscription insultante envers le prophète Mohammad et une étoile de David, symbole de l'État hébreu, ainsi qu'un slogan en défense de la colonie de Migron, a constaté un photographe de l'AFP.

Ils ont brisé une fenêtre de la mosquée du village, au sud-ouest de la ville autonome de Naplouse, et mis le feu au rez-de-chaussée du lieu de culte qui comporte un étage, y jetant des pneus enflammés, selon des témoins et des sources de sécurité palestiniennes.

Le premier ministre palestinien Salam Fayyad a jugé dans un communiqué que le gouvernement israélien portait «l'entière responsabilité» de cette profanation «en raison de l'absence de poursuites contre les auteurs de tels actes par le passé».

Le Hamas a «fermement condamné» cet acte, dénonçant «une violation flagrante des lois divines et des normes internationales», selon une source responsable au sein du mouvement islamiste, qui contrôle la bande de Gaza.

L'armée israélienne a indiqué avoir reçu une plainte des habitants du village.

Un porte-parole de la police a confirmé la tentative d'incendie et déclaré qu'une enquête avait été ouverte.

Des colons extrémistes pratiquent une politique de représailles systématiques --dite du «prix à payer»-- qui consiste à attaquer des cibles palestiniennes chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures contre la colonisation sauvage.

Plusieurs mosquées de Cisjordanie ont été la cible depuis deux ans d'attaques similaires.

La dernière en date remonte à juin, quand une mosquée du nord de la Cisjordanie avait été endommagée par un incendie et l'inscription «Prix à payer pour Aleï Aïn», nom d'une colonie sauvage dont le démantèlement avait été accompagné de heurts avec des policiers israéliens, avait été tracée sur les murs.

La profanation de la mosquée avait été condamnée par la communauté internationale ainsi que par les autorités israéliennes, qui s'étaient engagées à «mettre la main sur les auteurs de cet acte scélérat».

Plusieurs jeunes colons ont été soupçonnés et interrogés, mais n'ont jusqu'à présent pas été inculpés faute de preuve ou d'aveux, selon des sources policières israéliennes.