Divers groupes armés préparent des attaques à la frontière entre Israël et l'Égypte pour porter atteinte aux relations entre les deux pays, a indiqué jeudi une source de la sécurité israélienne.

«Nous disposons de renseignements mettant très sérieusement en garde contre d'autres attaques planifiées pour provoquer une détérioration des relations entre Israël et l'Égypte», a indiqué cette source à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Dans un communiqué publié jeudi soir, le Comité pour la lutte anti-terroriste, qui dépend du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, a de son côté appelé les Israéliens «à éviter toute visite dans le Sinaï, et a encouragé ceux qui s'y trouvent à revenir au plus vite en Israël».

Le 18 août, des hommes armés ont franchi la frontière israélo-égyptienne et mené plusieurs attaques coordonnées à l'arme automatique, à la grenade et à l'explosif, dans le désert israélien du Néguev à une vingtaine de km au nord de la station balnéaire d'Eilat (mer Rouge).

Ces attaques ont tué huit Israéliens. Les forces israéliennes ont pris les assaillants en chasse et, durant les échanges de tirs, ont tué cinq policiers égyptiens. Une crise diplomatique a ensuite éclaté entre Israël et l'Égypte, les autorités du Caire exigeant des excuses de l'État hébreu.

Près d'une vingtaine d'hommes armés ont participé aux attentats au nord d'Eilat, et les officiels israéliens ont fait état de sept assaillants tués, dont trois en territoire israélien et quatre du côté égyptien de la frontière par les forces israéliennes et égyptiennes.

Mais, juste après les attaques, les responsables israéliens de la Défense étaient «convaincus» que neuf assaillants avaient été abattus «en territoire israélien ou à la frontière», a encore dit la source sécuritaire.

Selon Israël, ces attaques ont été planifiées et menées par les Comités de la résistance populaire palestiniens (CRP) basés dans la bande de Gaza. «Il ne fait pas de doute que les assaillants ont été envoyés par les CRP», a insisté la source sécuritaire. Mais elle a affirmé ne pas être au courant d'informations des médias selon lesquelles plusieurs des attaquants étaient des Égyptiens.

«Pour la sécurité israélienne, il est clair que cinq ou six policiers égyptiens ont été tués», a encore indiqué cette source en soulignant que les assaillants avaient ouvert le feu à partir d'un secteur «très proche» d'une position égyptienne aux abords de la frontière.

Israël et l'Égypte ont signé un traité de paix en 1979 qui s'est jusqu'ici traduit par «une paix froide». Depuis la chute du président Hosni Moubarak en février, une partie de l'opinion égyptienne exprime son hostilité à ce traité de paix, alors que les autorités du Caire affirment vouloir le préserver.

La radio israélienne a annoncé le 15 août qu'Israël a donné son feu vert au déploiement d'un millier de gardes-frontières égyptiens dans la péninsule du Sinaï pour «ramener l'ordre» dans cette région.