Fidèle au style qui l'a rendu populaire, Glenn Beck a prononcé hier le dernier discours de sa manifestation en Israël. Tour à tour déterminé, sarcastique et émotif, l'animateur américain controversé a multiplié les références à la Bible pour inspirer les gens à soutenir l'État hébreu.

«Jérusalem doit rester ouvert à tous», a dit Glenn Beck devant plusieurs centaines de personnes réunies au pied de la mosquée Al-Aqsa, près du mur des Lamentations. L'endroit est tout près des lieux les plus sacrés pour les trois religions monothéistes - et aussi l'un des plus tendus. Une forte présence policière surveillait l'événement, dont l'accès était limité.

La possibilité de la création prochaine d'un État palestinien, avec une division de Jérusalem, a été l'inspiration de la manifestation. L'ancien animateur de Fox News a d'ailleurs reçu une ovation pour sa critique des «bureaucrates de l'ONU».

Présence contestée

Non loin du lieu de rassemblement, une vingtaine de manifestants ont protesté contre l'événement. «Nous n'apprécions pas le chaleureux accueil que Glenn Beck reçoit d'élus du Parlement et de la municipalité de Jérusalem», a expliqué Etai Mizrav, porte-parole de La Paix maintenant, qui a organisé la manifestation.

«C'est un extrémiste qui n'est pas un ami véritable d'Israël. En plus, l'intérieur des murs de la Vieille Ville n'est pas la place pour un événement politique.»

Même s'il a affirmé à plusieurs reprises son amour pour Israël et le peuple juif, Glenn Beck reste un personnage controversé pour plusieurs membres de la communauté, qui se sont plaints par le passé de ses commentaires. D'autres trouvent ce mormon trop près du mouvement chrétien sioniste et se méfient de son ton prophétique.

Mais pour ses admirateurs, Glenn Beck est un homme qui ose dire ce qu'il pense. «Ce n'est pas vrai qu'il est antisémite ou messianique, a dit Simcha Brooks, une Israélienne qui a réuni quelques personnes pour une manifestation en soutien à Glenn Beck. C'est de la propagande. Il dit les vraies choses.» Elle a dû se contenter de brandir ses drapeaux israélien et américain à l'extérieur des lieux, faute de moyens, dit-elle.

Événement exclusif

Les billets pour assister aux premières loges de l'événement ont été vendus en forfait voyage et coûtaient au bas mot 4500 $ US pour la semaine, incluant transport et hébergement. Pour ceux qui ne pouvaient se l'offrir ou ne voulaient pas assister aux autres événements de la manifestation, un autre endroit doté d'un écran géant avait été aménagé ailleurs dans la ville.

Le séjour israélien de Glenn Beck s'est terminé hier, mais son voyage n'est pas fini. Il sera demain en Afrique du Sud, pour «rappeler au monde ce qu'était vraiment l'apartheid», a-t-il dit, faisant référence aux critiques qui attribuent cette forme de ségrégation à Israël.