Quatre roquettes ont été tirées lundi soir depuis la bande de Gaza sur le sud d'Israël sans faire de blessé, fragilisant une nouvelle trêve de facto instaurée entre le Hamas et l'Etat hébreu, qui était supposée arrêter l'escalade de la violence de ces derniers jours.

«Deux roquettes tirées depuis Gaza se sont abattues dans un secteur inhabité du district de la ville de Sdérot, sans faire de blessé», a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police, Louba Samri.

Elle a fait état d'une autre roquette tombée au sud de la ville d'Ashkelon, au sud de Tel-Aviv.

Plus tard, une quatrième roquette a éclaté près d'Ashkelon, également sans faire de victime, selon une source militaire.

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, avait confirmé lundi après-midi qu'un accord de trêve avait été conclu entre les principales factions armées de l'enclave palestinienne pour stopper les tirs contre Israël.

Aucun projectile n'était tombé sur le sol israélien lundi de 08h00 jusqu'en soirée.

«Un accord sur une trêve réciproque a été conclu à condition que l'occupation (israélienne) la respecte», a déclaré un porte-parole du Hamas, Taher Al-Nounou, lors d'une conférence de presse à Gaza.

Il a remercié l'Egypte et le coordinateur spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Robert Serry, pour avoir aidé à «stopper l'agression contre Gaza».

L'annonce de la trêve est survenue à la suite de contacts intensifs, conduits par l'intermédiaire de l'Égypte et de l'ONU, en vue de ramener le calme.

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation d'extrême gauche, n'est cependant pas partie à cette trêve.

Les Comités de résistance populaire (CRP), un des groupes les plus radicaux de Gaza, ont annoncé séparément lundi après-midi un «cessez-le feu provisoire».

Les CRP ont été accusés par Israël d'être responsables des attaques qui ont fait huit morts jeudi dans la région d'Eilat (sud), près de la frontière égyptienne, ce qu'ils ont nié.

Quelques heures après ces attaques soigneusement coordonnées, lancées à partir du territoire égyptien selon Israël, la direction des CRP a été décapitée lors d'une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l'Egypte. Le chef de l'organisation, Kamal al-Nayrab, a été tué.

Des responsables israéliens ont assuré sous couvert de l'anonymat qu'Israël n'avait négocié en aucune façon avec les groupes armés du territoire palestinien.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a néanmoins opté pour une désescalade.

Lors d'une réunion «d'urgence» à trois heures du matin à Jérusalem, le cabinet de sécurité a décidé de ne pas lancer une vaste opération militaire contre la bande de Gaza, tout en se réservant le droit d'empêcher par des frappes ponctuelles tout tir de roquette ou de mortier.

«Le cabinet a pris cette décision pour ne pas déclencher des manifestations de masse en Egypte susceptibles de déstabiliser le régime en place au Caire et de porter atteinte aux intérêts d'Israël à l'étranger à l'approche de la demande palestinienne d'adhésion d'un État palestinien à l'ONU en septembre»,  a souligné la radio militaire.

Une centaine d'engins avaient auparavant été lancés sur le territoire israélien depuis jeudi soir.

De son côté, l'aviation israélienne a procédé en fin d'après-midi à une frappe dans le nord du territoire sur des Palestiniens qui s'apprêtaient à tirer au mortier, sans faire de blessé, selon des témoins.

La flambée de violences --déclenchée par les attaques anti-israéliennes de jeudi dans la région d'Eilat-- a fait 15 morts et plus de 50 blessés côté palestinien et un mort et plus de 20 blessés en Israël.

Le président israélien Shimon Pérès s'est félicité du retour au calme, expliquant à la radio publique qu'Israël devait «riposter de façon raisonnable et proportionnée aux tirs, en frappant assez fort pour les stopper mais pas trop fort pour éviter un embrasement».

La dernière trêve remontait au 10 avril au terme d'un autre cycle de violences entre Israël et les organisations paramilitaires de Gaza, qui s'étaient soldées par les tirs de 140 roquettes et la mort de 18 Palestiniens à la suite d'un attentat contre un autobus scolaire (un tué israélien).

Pendant l'hiver 2008/2009, Israël avait lancé une offensive dévastatrice contre la bande de Gaza, à la suite de tirs de roquettes, faisant 1400 morts selon un bilan palestinien, s'attirant de vives condamnations internationales.