Des avions turcs ont bombardé 20 cibles kurdes rebelles présumées dans le nord de l'Irak, au troisième jour de frappes extra-frontalières, a annoncé l'armée samedi.

L'offensive aérienne de vendredi a été appuyée par 85 tirs d'artillerie, selon une déclaration publiée sur le site internet du quartier général de l'armée.

La Turquie a déclenché sa plus récente offensive extraterritoriale mercredi, quelques heures après que huit soldats et un garde villageois eurent été tués dans une embuscade près de la frontière irakienne. Les heurts surviennent à la suite d'une escalade des attaques par les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan, ou PKK, qui ont causé la mort de près de 40 soldats depuis juillet.

L'armée a publié des bandes vidéo qui, affirme-t-elle, montrent des attaques sur des positions, apparemment déterminées avec l'aide d'informations recueillies par des drones, qui comprennent un pont, des abris rebelles présumés, ainsi que des grottes utilisées comme dépôts de munitions sur le mont Qandil sur la frontière entre l'Irak et l'Iran et dans la région d'Harkuk, dans le nord-est de l'Irak.

Les rebelles utilisent depuis longtemps le nord de l'Irak comme base d'opération pour lancer des attaques-éclair contre des cibles turques dans le cadre de leur campagne pour l'autonomie du sud-est de la Turquie à dominante kurde.

La Turquie a mené une série de raids aériens transfrontaliers et d'incursions au sol au cours des années, mais a échoué à mettre fin aux infiltrations de rebelles à travers la frontière montagneuse.

La déclaration de l'armée a indiqué que tous les avions sont rentrés sans problèmes et que des démarches avaient été entreprises pour évaluer les dommages et les pertes causées.

Un porte-parole du PKK, Ahmed Danis, a déclaré samedi que les frappes turques avaient touché des bases déjà détruites lors de précédentes attaques.

«Nos combattants ont quitté ces bases il y a déjà un certain temps, et sont désormais toujours en déplacement. Il n'y a donc pas eu de morts, mais des dommages ont été causés à des maisons et des terrains de certains villages, d'où la population a dû partir», a-t-il dit.

«Nous ne voyons pas de raison pour ces frappes aériennes près de la frontière, car la confrontation se déroule profondément en territoire turque», a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, le ministre turc de l'Intérieur a déclaré que les soldats avaient tué au moins quatre rebelles, dont deux combattantes, lors de heurts à l'intérieur de la Turquie, depuis jeudi.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans le cadre de ce conflit depuis 1984.