Un des membres du Hezbollah accusés d'avoir participé à l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic Hariri, assure que le gouvernement libanais sait où le trouver mais ne peut l'arrêter, dans un entretien au magazine américain Time.

Le puissant parti chiite libanais a démenti samedi l'existence d'une telle interview.

Le correspondant du Time «prétend qu'il s'est réuni avec un responsable du Hezbollah, puis qu'il s'est retrouvé face à face avec l'un des quatre accusés dans l'affaire Hariri et l'a interviewé», lit-on dans un communiqué du Hezbollah publié par l'agence officielle libanaise (ANI).

«Aucun responsable du parti ne s'est réuni avec le correspondant du Time, ni seul, ni en présence d'une tierce personne.

L'information est de ce fait dénuée de tout fondement et l'interview présumée n'existe pas», poursuit le texte.

Le magazine mentionne que l'interview a été menée par l'un de ses journalistes, sans l'identifier. Le lieu de l'entretien n'est pas non plus signalé.

«Les autorités libanaises savent où je vis, si elles avaient voulu m'arrêter, elles l'auraient fait depuis longtemps», a expliqué le suspect, qui a requis l'anonymat, et a demandé à garder secret le lieu de la rencontre. Il a montré au journaliste du magazine sa carte d'identité, correspondant au nom d'un des quatre suspects nommés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL).

«Elles ne peuvent tout simplement pas m'arrêter», a-t-il ajouté.

L'homme nie par ailleurs toute implication dans l'assassinat: «je ne reconnais aucune des charges retenues contre moi, je suis innocent».

Quatre membres du mouvement armé du Hezbollah lié à la Syrie ont été inculpés dans l'attaque à la bombe contre la voiture de Rafic Hariri à Beyrouth en 2005.

Les procureurs du TSL ont inculpé Salim Ayyash, 47 ans, Mustafa Badreddine, 50 ans, Hussein Anaissi, 37 ans et Assad Sabra, 34 ans.

Le parti chiite accuse le TSL d'être un complot israélo-américain visant à le détruire.

Peu avant le démenti du Hezbollah, le procureur général du Liban Saïd Mirza a «nié catégoriquement le fait que le parquet ou la police judiciaire soient au courant du lieu de résidence d'aucun des quatre accusés et n'aient pas procédé à des arrestations», selon un communiqué du ministre de la Justice Chakib Qortbawi.

Le procureur «a informé le ministre qu'il allait poursuivre les mesures légales en vue de connaître la véritable identité de la personne à qui ces propos ont été attribués», poursuit le communiqué.

Ayyash et Badreddine sont poursuivis sous cinq chefs d'accusation, dont «acte terroriste par moyens explosifs» et homicide, tandis qu'Anaissi et Sabra sont accusés de conspiration.

Le président du Tribunal a demandé jeudi dernier une intensification des recherches pour retrouver et arrêter les quatre hommes.

Le TSL a déclaré qu'il disposait de suffisamment de preuves pour juger les quatre membres du Hezbollah.