Au moins 33 personnes ont été tuées mercredi et jeudi à Karachi, mégapole du sud du Pakistan déchirée par les rivalités politico-mafieuses, selon la police.

Un ancien parlementaire du Parti du peuple pakistanais (PPP) au pouvoir, Waja Karimdad, fait partie des victimes de ces violences qui se poursuivent malgré le déploiement en juillet de plusieurs centaines de soldats et paramilitaires supplémentaires dans la ville.

«Au moins 33 personnes ont été tuées depuis mercredi matin dans plusieurs quartiers de Karachi, notamment celui de Lyari», a annoncé à l'AFP le chef de la police de la ville, Saud Mirza.

«La situation est toujours très tendue à Lyari et dans d'autres quartiers du sud de Karachi, où des tirs sporadiques se font toujours entendre», a de son côté indiqué à l'AFP un haut responsable des services de sécurité sous couvert d'anonymat, en accusant les gangs mafieux.

Les affrontements et assassinats ciblés se poursuivent en dépit de l'envoi de renforts et d'un appel à la paix lancé en juillet par le gouvernement, signe de son impuissance à juguler la violence récurrente dans la plus grande ville (environ 18 millions d'habitants) et capitale économique du pays.

Les affrontements opposent notamment les partisans du Muttahida Qaumi Movement (MQM), appartenant à la majorité ourdoue, à ceux du Parti National Awami (ANP), qui représente les migrants d'ethnie pachtoune.

Les victimes sont régulièrement des passants innocents pris entre les échanges de feu, selon plusieurs sources locales.

Selon la commission des droits de l'homme du Pakistan (HRCP), une organisation indépendante, 490 personnes ont été victimes d'assassinats ciblés au cours du premier semestre 2011 à Karachi, contre 748 pour l'ensemble de l'année 2010.