Sept civils afghans ont été tués et huit blessés dans l'explosion d'une moto piégée, mardi en début de soirée, sur un marché de la province méridionale afghane d'Oruzgan, a indiqué le directeur provincial de la Santé à l'AFP.

Selon le porte-parole des autorités provinciales, Milad Modaser, qui n'a pu confirmer le bilan, la moto a explosé sur un marché vers 18h30 (10h00 HAE). Le marché était bondé, les Afghans se préparant à rompre le jeûne du mois sacré du Ramadan.

«Huit civils blessés ont été amenés à l'hôpital et selon nos informations, sept civils ont été tués», a déclaré à l'AFP le directeur provincial de la Santé, Khan Aqa Myakhel.

L'explosion a eu lieu vers 18H30, sur un marché du district de Dihrawud, frontalier de la province de Kandahar, bastion des insurgés talibans, qui mènent une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition internationale en novembre 2001.

Aucun porte-parole des talibans n'a pu être joint dans l'immédiat.

Les talibans sont traditionnellement bien implantés dans cette province montagneuse et reculée.

Le 28 juillet, au moins 21 personnes, dont une majorité de civils, avaient été tuées dans des attaques suicide, qui ont duré cinq heures, contre des bâtiments officiels de Tirin Kot, capitale provinciale d'Oruzgan. Une moto piégée avait également explosé près d'un poste de police.

Outre les bureaux du vice-gouverneur, les assaillants avaient visé la base de Matiullah Khan, chef d'une milice privée locale employée par l'OTAN pour assurer la protection de ses convois dans la région.

L'oncle de Matiullah Khan, Jan Mohammad Khan, ex-gouverneur d'Oruzgan et proche conseiller du président Hamid Karzaï, a été assassiné le 17 juillet par deux kamikazes à son domicile de Kaboul.

Le sud de l'Afghanistan, considéré comme stratégique par l'OTAN dans sa guerre contre l'insurrection, est la région la plus meurtrière du conflit afghan, vieux de bientôt dix ans.

La région a connu ses dernières semaines une vague de violences et d'assassinats ciblés visant des responsables locaux. Parmi eux, le demi-frère du président Karzaï, Ahmed Wali Karzaï, considéré comme l'homme fort de la province de Kandahar, a été assassiné le 12 juillet.

Lundi soir, des kamikazes ont attaqué, sans parvenir à y entrer, des installations d'une entreprise sous-traitante de l'OTAN à Kandahar, faisant quatre morts et huit blessés parmi les gardes de sécurité.

La coalition, qui a entamé le retrait progressif de ses troupes de combat et la transmission de la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes, deux processus censés s'achever fin 2014, affirme avoir stoppé l'élan des talibans dans leur bastion du sud afghan, ce que démentent plusieurs experts.