Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou est opposé à toute coupe dans le budget de la Défense pour financer des mesures sociales en réponse au mouvement de contestation déclenché à la mi-juillet, a rapporté jeudi le quotidien Yédiot Aharonot.

«Le premier ministre estime que les demandes de réduction du budget de la Défense ne tiennent pas compte des menaces pesant sur le sécurité du pays», écrit le journal.

Mais M. Nétanyahou est aussi hostile à la demande d'augmentation du budget de la Défense présentée par l'armée en raison de la crise économique mondiale actuelle, selon le Yédiot Aharonot.

Interrogé par l'AFP, le bureau du Premier ministre a seulement rappelé que M. Nétanyahou avait dit lors d'une réunion la semaine dernière de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement «qu'Israël doit relever des défis pour sa sécurité et faire face à l'instabilité croissante dans la région» lorsque la question de coupes dans la Défense avait été évoquée.

Le ministre de la Défense Ehud Barak, tout en exprimant son soutien au mouvement de contestation s'est opposé à des réductions budgétaires. «Le mouvement est important et impressionnant mais nous ne vivons ni en Suisse ni en Finlande. Nous avons besoin de sécurité car nous naviguons dans des eaux dangereuses».

Le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman, un faucon, a établi le même diagnostic: «Il faut procéder à des changements dans le cadre du budget de la Défense actuel», autrement dit en conservant son montant et en changeant uniquement la répartition des crédits.

«Le problème numéro un d'Israël, c'est la menace que constitue l'Iran, qui peut tirer des missiles jusqu'au coeur de Tel-Aviv, et pas la crise sociale», a-t-il souligné à la radio.

Le budget annuel de la Défense est de l'ordre de 13 milliards de dollars, dont 3 milliards d'assistance militaire américaine, soit l'équivalent de près 7% du PIB.

Les responsables de l'armée ont demandé une rallonge de plusieurs centaines de millions de dollars pour acquérir de nouvelles batteries de missiles antiroquettes déployées essentiellement autour de Gaza contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas.

Ils plaident aussi pour des moyens supplémentaires afin de faire face à d'éventuelles violences qui pourraient éclater en septembre en Cisjordanie occupée lorsque les Palestiniens vont demander la reconnaissance d'un État et son intégration au sein de l'ONU.

Selon les médias, l'état-major justifie aussi ses demandes en arguant que le président syrien Bachar al-Assad pourrait être tenté de provoquer un conflit avec Israël pour détourner l'attention de la répression sanglante qu'il mène contre ses opposants.

Des manifestations sont prévues samedi soir en Israël à l'appel des dirigeants du mouvement de contestation sociale déclenché pour dénoncer la hausse effrénée des prix des logements.