Deux randonneurs américains détenus depuis deux ans pour espionnage après avoir été arrêtés à la frontière entre l'Irak et l'Iran, qu'ils affirment avoir franchie par erreur, doivent comparaître dimanche pour la deuxième fois devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran.

Shane Bauer, 28 ans, et Josh Fattal, 29 ans, ont été arrêtés le 31 juillet 2009 à la frontière irano-irakienne après s'être, selon leurs explications, égarés pendant une randonnée dans les montagnes du Kurdistan irakien.

Ils sont accusés d'entrée illégale en Iran et d'espionnage, de même que leur compagne Sarah Shourd, 31 ans, qui a été libérée sous caution pour raisons médicales en septembre 2010. Elle est jugée en son absence.

Leur avocat, Me Masoud Shafii, a dit mercredi à l'AFP espérer que cette deuxième audience déboucherait sur une «issue heureuse», rejetant à nouveau l'accusation d'espionnage portée contre ses clients qui plaident non coupable.

Le procès des trois Américains à huis clos s'est ouvert le 6 février, mais une deuxième audience prévue le 11 mai a été reportée sans explications par les autorités.

«Ils sont innocents, l'accusation d'espionnage n'a aucun sens», a réaffirmé l'avocat. Quant à l'entrée illégale en Iran, «même si le tribunal n'accepte pas mes arguments, les deux ans qu'ils ont passés derrière les barreaux constituent une punition plus que suffisante», a-t-il ajouté.

Shane Bauer et Josh Fattal ont observé quatre grèves de la faim, la dernière en avril, depuis leur arrestation pour protester contre leur isolement, selon leurs familles qui affirment également qu'ils ont subi de mauvais traitements en détention.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a réclamé vendredi la libération des deux Américains.

L'Iran a rejeté en mai les nombreuses demandes en faveur d'un meilleur accès aux deux Américains formulées par leurs familles, leur avocat et l'ambassade de Suisse - chargée des intérêts américains en Iran en l'absence de relations diplomatiques entre ce pays et les États-Unis -, estimant avoir «déjà fait suffisamment pour eux», selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast.