La publication du rapport de l'ONU sur l'attaque meurtrière d'un commando israélien contre une flottille pour Gaza prévue en fin de semaine, a une fois de plus été reportée, a indiqué lundi un responsable israélien.

«Le secrétaire général de l'ONU (Ban Ki-moon) a demandé que la publication de ce rapport soit à nouveau reportée», a affirmé à l'AFP Yigal Palmor, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

Il a toutefois refusé de confirmer les informations des médias selon lesquelles Israël aurait demandé ce report afin que puissent continuer entretemps les efforts en vue d'un rapprochement entre la Turquie et Israël.

«Le secrétaire général a décidé de ce report et a aussi décidé de consulter les deux parties avant de prendre sa décision», a ajouté M. Palmor.

Le 31 mai 2010, un commando israélien avait pris d'assaut dans les eaux internationales le ferry turc Mavi Marmara, navire amiral d'une flottille internationale qui voulait briser le blocus maritime de Gaza, tuant neuf passagers turcs.

Après ce raid meurtrier, la Turquie avait rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv et assuré que les relations bilatérales ne seraient «plus jamais les mêmes».

Initialement, le rapport de l'ONU sur cette affaire devait être publié vers le 8 juillet, mais un premier report avait été décidé afin qu'Israël et Ankara disposent d'un délai supplémentaire pour s'entendre sur les conditions leur permettant de tourner la page.

Selon le quotidien israélien Maariv, le «rapport Palmer» de l'ONU doit être publié le 20 août.

La Turquie exige qu'Israël s'excuse pour l'abordage meurtrier, paye des indemnités aux familles des victimes et lève le blocus maritime de Gaza.

Israël s'est dit prêt à exprimer ses regrets et à verser des fonds «à titre humanitaire» aux parents des victimes, mais a jusqu'ici obstinément refusé de présenter ses excuses pour ne pas exposer ses militaires à une éventuelle vague de poursuites judiciaires.

Les dirigeants israéliens sont toutefois partagés sur ce point. Le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman et le ministre des Affaires stratégiques Moshé Yaalon excluent des excuses, tandis que le ministre de la Défense Ehud Barak et son collègue chargé des services secrets Dan Meridor y sont favorables.

Le Conseiller juridique du gouvernement Yéhouda Weinstein aurait aussi préconisé des excuses, selon le journal Haaretz.

À la suite du raid contre le Mavi Marmara, sous la pression internationale, le gouvernement israélien avait par ailleurs annoncé le 20 juin 2010 l'allègement du blocus de la bande de Gaza.

En fin de semaine, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé qu'il serait «impensable» de normaliser les relations avec l'État hébreu, son ex-allié stratégique, sans excuses préalables de ce dernier.

M. Erdogan a en outre laissé entendre qu'il envisageait d'effectuer une visite dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas qui ne reconnaît pas Israël.