La Force de l'OTAN en Afghanistan (Isaf) a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête sur la mort de six civils tués lors d'une opération militaire dans le sud-est.

L'Isaf avait confirmé jeudi avoir tué six personnes dans cette zone, mais affirmé qu'il s'agissait de rebelles.

«Les forces de la coalition prennent très au sérieux toute accusation concernant des victimes civiles et vont mener une enquête complète sur cette opération», a-t-elle annoncé finalement vendredi dans un communiqué.

Les pertes civiles sont un sujet sensible en Afghanistan, où dix ans de présence militaire étrangère alimentent le ressentiment anti-occidental, qui oppose régulièrement le président afghan Hamid Karzaï et ses alliés de l'OTAN.

Le porte-parole du gouverneur de la province de Khost, Mubarez Zadar, a affirmé jeudi à l'AFP que l'Isaf avait tué «un professeur, un étudiant, une fillette de onze ans» et trois autres «personnes ordinaires» tôt jeudi lors d'une opération dans cette région très infiltrée par la rébellion des talibans.

«La coalition a reçu de mauvaises informations et sur la foi de ces mauvaises informations, ils ont mené une opération», a-t-il ajouté.

L'Isaf avait répondu jeudi qu'une «force conjointe» OTAN-forces afghanes avait tué «six combattants du réseau (taliban) Haqqani, dont une femme armée», après avoir été attaquée lors d'une fouille d'un lotissement.

Jeudi matin, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la ville de Khost, capitale de la province, pour dénoncer cette opération de l'OTAN. Plusieurs cadavres ont été transportés à travers la ville, les manifestants affirmant qu'il s'agissait de ceux de civils tués par l'OTAN.

Les civils sont de loin les premières victimes du conflit afghan, bientôt vieux de dix ans et de plus en plus meurtrier pour la population au moment où les forces occidentales vont commencer à retirer leurs troupes du pays.

Plus de 1400 civils afghans ont été tués par le conflit depuis le début de l'année 2011, une hausse de 15% par rapport au premier semestre 2010, année la plus meurtrière de la guerre pour les civils, a annoncé l'ONU jeudi.