Par la mer ou par les airs, des militants ont tenté de rejoindre les territoires palestiniens au cours des derniers jours. Après l'échec de la flottille, ils ont essuyé un nouveau revers hier: des centaines de personnes qui devaient prendre part à une semaine de solidarité en Cisjordanie ont été interdites de monter à bord de vols en direction de Tel-Aviv.

Des centaines d'agents de sécurité ont été déployés aux quatre coins de l'aéroport Ben-Gourion. Des caméras de télévision sont restées fixées sur le terminal des arrivées pendant des heures. Mais, finalement, les quelque 600 militants pro-palestiniens attendus hier ne sont jamais arrivés. Plus de la moitié d'entre eux ont été interdits d'embarquer à bord de vols vers Tel-Aviv.

Israël a remis une liste noire de passagers aux compagnies aériennes, les avertissant que les «personnes indésirables» seraient refoulées aux frais des entreprises.

Les compagnies aériennes se sont pliées à la demande, soulevant la colère des gens qui devaient participer à des «activités de solidarité» en Cisjordanie. Des sit-in et des manifestations ont eu lieu dans plusieurs aéroports européens, notamment en France d'où la majorité des participants sont originaires.

«Nos avocats vont se pencher sur ces refus, a dit dans une entrevue téléphonique Nicolas Shahshahni, de EuroPalestine, un des groupes coordonnateurs de l'activité. Nous demandons aux compagnies aériennes de mettre par écrit ce qu'ils font et nous demandons d'obtenir un remboursement.»

Des militants ont aussi été déportés peu après leur arrivée en sol israélien. Les participants étaient invités à déclarer aux autorités douanières leur intention de se rendre en Cisjordanie. Le gouvernement israélien les a dépeints comme des «provocateurs» et des «fauteurs de troubles». Les organisateurs ont affirmé vouloir simplement démontrer leur solidarité aux Palestiniens en leur rendant visite.

Sécurité

Dans l'après-midi, six militants israéliens ont été arrêtés à l'aéroport pour «perturbation». Ils ont scandé «Libérez la Palestine» et ont brandi des feuilles sur lesquelles il était écrit «bienvenue en Palestine», du nom de l'activité de solidarité. Ils ont été conduits à l'extérieur, sous les cris et les insultes de plusieurs personnes, avant d'être emmenés par les policiers.

Les effectifs de sécurité avaient été considérablement augmentés à Ben-Gourion. Plus de 500 policiers et garde-frontières ont été déployés à l'aéroport et dans les environs, selon la police nationale.

De l'autre côté du terminal, les voyageurs étaient aussi soumis au contrôle méticuleux des agents, selon des voyageurs rencontrés sur place. «Ça fait au moins une quarantaine de fois que je viens en Israël et c'est frappant la sécurité aujourd'hui, je n'ai jamais vu ça», a confié Chantal, une Française qui arrivait de Genève.

Israël s'est félicité du bon déroulement de la journée. Pour le gouvernement, il s'agit d'une deuxième victoire sur les militants pro-palestiniens en une semaine, après la tentative infructueuse d'une flottille de se rendre dans la bande de Gaza.

Les avis sur ce succès étaient cependant partagés. Certains commentateurs israéliens ont souligné l'importance donnée à toute cette histoire par le gouvernement, apportant une publicité inespérée aux militants.