Les Palestiniens pourraient faire voter leur demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU en septembre par l'Assemblée générale avant le Conseil de sécurité, où un veto américain est attendu, a indiqué le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh.

«Nous soumettrons notre requête au secrétaire général (de l'ONU) peut-être dans les dix derniers jours de juillet», a indiqué M. Chtayyeh jeudi à la presse à Ramallah, citant les délais légaux pour une demande d'adhésion d'un État aux Nations unies.

«Nos dirigeants examinent soigneusement quelle mesure nous prendrons en premier: nous présenter d'abord devant l'Assemblée générale, puis devant le Conseil de sécurité, ou l'inverse», a-t-il précisé.

Il a rappelé que seul le Conseil pouvait admettre un État, à condition que sa candidature obtienne au moins neuf voix, sans veto d'un membre permanent.

«Si les États-Unis nous opposent leur veto un jour, nous soumettrons de nouveau la proposition le lendemain, nous n'abandonnerons jamais», a affirmé le négociateur, soulignant que la demande d'adhésion de plusieurs États membres, comme Israël, le Japon, la Corée du Sud ou le Portugal, n'avait abouti qu'après plusieurs échecs.

«Nous continuerons à essayer et à dire à la communauté internationale: "Demandez au Conseil de sécurité de ne pas utiliser le veto contre nous" et plus il y aura de pays qui feront pression en faveur de notre requête, plus ceux qui veulent mettre leur veto se retrouveront dans une situation délicate», a-t-il argué.

«Si nous allons d'abord à l'Assemblée générale, nous n'aurons pas besoin de la majorité des deux tiers (nécessaire pour valider une adhésion, NDLR) mais de 50% plus une voix, et l'Assemblée générale émettra une recommandation demandant au Conseil de sécurité d'admettre la Palestine, donc c'est une sorte de moyen de pression sur le Conseil de sécurité», a expliqué M. Chtayyeh.

Faute de perspective sérieuse de reprise des négociations de paix avec Israël, les Palestiniens ont annoncé leur intention de demander à l'ONU l'admission d'un État de Palestine lors de la session annuelle de l'Assemblée générale en septembre, une option à laquelle s'oppose catégoriquement Washington.