La coalition internationale en Afghanistan a accusé, jeudi, un groupe affilié à Al-Qaïda d'avoir collaboré avec des insurgés talibans pour perpétrer l'attaque de mardi contre un grand hôtel de Kaboul, un incident qui a soulevé des doutes sur la capacité des forces afghanes à gérer la sécurité du pays après le retrait des troupes étrangères.

La coalition a par ailleurs rapporté qu'un dirigeant du réseau Haqqani, qui aurait fourni des armes, des combattants et un entraînement aux hommes qui ont attaqué l'hôtel Inter-Continental, avait été tué mercredi soir lors d'une frappe ciblée.

Ismail Jan, adjoint du commandant du réseau Haqqani en Afghanistan, a été tué avec d'autres combattants lors d'une frappe aérienne à Gardez, capitale de la province de Paktia, a indiqué la coalition.

Neuf kamikazes ont lancé une attaque contre l'hôtel tard mardi soir, déclenchant un affrontement de plusieurs heures avec les forces de sécurité afghanes, assistées par leurs mentors de la coalition et des hélicoptères de l'OTAN. Vingt personnes ont été tuées dans l'attaque, dont les neuf kamikazes.

Le réseau pakistanais Haqqani, qui entretient des liens avec Al-Qaïda et les talibans, est devenu l'une des principales menaces à la stabilité en Afghanistan.

L'attentat contre l'hôtel Inter-Continental a été l'un des importants et des plus complexes jamais orchestrés dans la capitale afghane. Il semblait avoir pour but de montrer que les insurgés sont toujours présents en force, même dans la capitale, au moment où les autorités américaines commencent à parler de progrès dans cette guerre qui dure depuis près de dix ans.

L'attaque est survenue à la veille d'une conférence de deux jours sur la prise en charge de la sécurité dans sept régions du pays par les forces afghanes à partir du mois prochain. La sécurité de tout le pays doit être assumée par les forces afghanes d'ici 2014.

À la fin de la conférence, jeudi, le président de la commission afghane de transition, Ashraf Ghani, a appelé les Afghans à ne pas craindre la transition, mais à s'y rallier.

La première phase de la transition commencera dans les capitales provinciales de Lashkar Gah (sud), d'Hérat (ouest), de Mazar-e-Sharif (nord) et de Mehterlam (est).

De plus, les policiers et les soldats afghans prendront en charge la sécurité dans l'ensemble des provinces de Bamiyan et de Panjshir, où les violences sont rares, ainsi que dans toute la province de Kaboul, sauf dans le district de Surobi.

«Nous avons un objectif clair: que nos forces puissent assumer la responsabilité et le leadership de la sécurité en 2014», a dit M. Ghani aux journalistes, en précisant qu'il ne restait que trois ans pour y parvenir.

«Nous devons instiller un sentiment d'urgence, tant chez le gouvernement afghan et le peuple afghan que dans la communauté internationale. Atteindre notre but exigera que nous changions: changer dans les domaines où les Afghans sont de plus en plus présents et où la communauté internationale assumera de plus en plus un rôle de soutien», a déclaré M. Ghani.