Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki veut réduire rapidement de moitié son gouvernement pléthorique pour gagner en efficacité et améliorer les services publics, dont la piètre qualité provoque la colère des Irakiens, a affirmé jeudi un de ses conseillers.

«Le premier ministre prépare un plan visant à réduire le cabinet pour le ramener à 25 ministères en supprimant tous les secrétariats d'État et en fusionnant certains ministères», a affirmé à l'AFP son conseiller de presse Ali Moussaoui.

Pour satisfaire tous les partis, M. Maliki avait formé en décembre le gouvernement le plus imposant de l'histoire de l'Irak, avec 44 ministres et secrétaires d'État.

En outre, le premier ministre s'était attribué «temporairement» les ministères de la Défense, de l'Intérieur et le secrétariat d'État à la Sécurité nationale.

Il y a une semaine, le premier ministre avait jugé impératif de réduire la taille de son gouvernement. «Réduire la taille du gouvernement et supprimer les postes inutiles est devenu urgent», avait-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée.

«Il est aussi nécessaire d'effectuer des changements dans certains ministères», avait-il dit.

M. Moussaoui s'est dit «confiant» dans l'idée que le projet «sera accepté par les groupes politiques et bientôt présenté au Parlement».

Le Premier ministre fait face à une pression populaire considérable, des manifestations ayant lieu chaque semaine depuis le début de l'année pour demandent une amélioration des services publics.

En outre, la violence s'est accrue alors que les forces américaines sont censées avoir quitté le pays à la fin de l'année.

La proposition de M. Maliki a été adoptée par la coalition des partis chiites religieux, qui regroupe les alliés du Premier ministre, les partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr et les membres du Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII) d'Ammar al-Hakim. Elle est majoritaire au Parlement avec 159 sièges sur 325.

«Le comité politique de l'Alliance nationale a accepté les suggestions de réduire la taille du gouvernement, en éliminant les secrétariats d'État et en supprimant les trois vice-Premiers ministres qui auront à la place un ministère. Ce dégraissage doit se faire en tenant compte du poids des blocs politiques qui forment le gouvernement», a indiqué l'Alliance dans un communiqué.

Le cabinet compte trois vice-Premiers ministres et 15 secrétaires d'État.

L'Alliance nationale «espère que les autres groupes politiques réagiront positivement à la proposition afin d'améliorer les performances du gouvernement».

Les autres formations politiques ont accepté le principe à condition que cela se fasse de manière juste.

La liste laïque Iraqiya d'Iyad Allaoui (91 députés) s'est dite favorable à une cure d'amaigrissement du gouvernement si le critère choisi est l'aptitude.

«Pour que cette compression soit efficace, l'effort doit se faire sur la base du partenariat et des qualifications», a expliqué Hani Achour, le conseiller de presse de la liste.

Pour sa part, le député kurde Mahmoud Othman a appuyé cette réduction à condition qu'elle «se fasse de manière politiquement équitable».

«Nous demandons au premier ministre de venir au Parlement et de présenter on projet. Je suis convaincu que ses propositions seront acceptées si elles ne cachent pas des buts politiciens», a-t-il dit.

Les partis kurdes, qui comptent 57 sièges au Parlement, ont un vice-Premier ministre ainsi que six ministres et secrétaires d'État.

L'Alliance nationale détient de son côté le poste de chef du gouvernement, un poste de vice-Premier ministre et 20 ministres et secrétaires d'État.

Iraqiya compte un vice Premier-ministre, ainsi que onze ministres et secrétaires d'État, tandis que la liste sunnite Wassat a un ministre et un secrétaire d'État. Il y a également un ministre chrétien.