L'armée israélienne a finalement commencé dimanche les travaux de modification du tracé de la barrière de sécurité érigée autour du village palestinien de Bilin en Cisjordanie, théâtre de heurts fréquents.

Le tracé controversé de la barrière --qualifiée de «mur de l'apartheid» par les Palestiniens-- va s'éloigner du village de Bilin pour se rapprocher d'une colonie israélienne voisine à la suite d'une décision de la Cour suprême israélienne remontant à 2007.

La Cour avait alors statué que la barrière empiétait sur des terrains privés appartenant à des Palestiniens.

«La nouvelle clôture de sécurité va agrandir le territoire appartenant aux Palestiniens de cette région», a affirmé l'armée dans un communiqué, ajoutant que cette opération de déroutement avait coûté 5 millions de shekels (1 million d'euros).

«Pendant cette opération, l'armée a arraché et replanté ailleurs des dizaines d'oliviers palestiniens afin de les protéger pendant les travaux», a précisé le communiqué.

La nouvelle barrière, auparavant faite de grillage et de barbelés, sera «reconstruite en béton afin de pouvoir résister aux tentatives de sabotage des Palestiniens».

Le village de Bilin --devenu un des hauts lieux de la contestation contre le mur israélien en Cisjordanie occupée-- accueille chaque vendredi des manifestations de protestation, auxquelles participent des Palestiniens et des militants d'extrême gauche israéliens et internationaux.

Vendredi dernier, des Palestiniens ont utilisé des bulldozers pour faire tomber symboliquement un segment de la barrière lors d'une manifestation à laquelle a pris part le premier ministre palestinien Salam Fayyad.

Présentée par Israël comme une «clôture antiterroriste», la barrière doit s'étendre à terme sur 723 km. Aujourd'hui longue de 413 km, elle empiète sur la Cisjordanie et rend problématique la création d'un État palestinien viable.

Dans un avis rendu le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé cette barrière illégale et exigé son démantèlement, de même que l'Assemblée générale de l'ONU. Israël n'a pas tenu compte de ces demandes.