Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé vendredi à Ankara sa détermination à parvenir à la constitution d'un gouvernement palestinien d'unité après un constat de désaccord avec le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza.

«Nous continuons sur le chemin de la réconciliation et il n'y aura pas de retour en arrière», a déclaré M. Abbas après un entretien avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, au dernier jour d'une visite en Turquie.

«Nous allons faire tous les efforts possibles jusqu'à ce que nous parvenions à l'unité de notre nation et qu'un gouvernement de transition soit institué», a-t-il dit aux journalistes, selon la traduction en turc de ses propos.

Toutefois, selon un haut responsable palestinien, au fait du dossier de la réconciliation, la Turquie a confirmé au président Abbas que le Hamas refusait «catégoriquement» que le premier ministre de l'Autorité palestinienne Salam Fayyad devienne le chef du gouvernement de transition.

Ce responsable a assuré que le Hamas était prêt à accepter «n'importe quel autre officiel proposé par le président Abbas, mais pas Salam Fayyad».

Aux yeux du Hamas, le nom de Fayyad --crédité par la communauté internationale d'avoir assaini les finances de l'Autorité palestinienne-- est «lié à la division palestinienne, à l'endettement de l'économie palestinienne et aux campagnes des services de sécurité» contre le mouvement islamistes en Cisjordanie.

Dimanche, un responsable palestinien avait affirmé que le voyage de M. Abbas en Turquie était une des raisons expliquant le report de la réunion prévue mardi au Caire entre le président palestinien et le chef du Hamas, Khaled Mechaal.

Les deux dirigeants auraient dû finaliser la formation d'un gouvernement non partisan mais les discussions préliminaires ont achoppé sur le nom du premier ministre, Salam Fayyad étant le candidat du président Abbas.

Le Fatah et le Hamas se sont engagés en mai à choisir des personnalités indépendantes pour constituer un gouvernement qui préparera les bases pour des élections législatives et présidentielle dans un délai d'un an.

Côté turc, M. Erdogan a offert «tout le soutien» de la Turquie pour parvenir à l'unité des Palestiniens et souligné qu'Ankara «ne veut pas de sang versé entre frères en Palestine».

Il a promis de soutenir «fermement» une demande d'adhésion aux Nations unies des Palestiniens, programmée en septembre.

La Turquie doit accueillir une réunion des ambassadeurs palestiniens, prévue les 23 et 24 juillet à Istanbul, a précisé M. Erdogan.

Le premier ministre turc a par ailleurs renouvelé sa demande à Israël de «lever le plus tôt possible le blocus inhumain et illégal» imposé à la bande de Gaza et d'autoriser l'entrée de biens, en particulier de matériaux pour la reconstruction des infrastructures détruites pendant l'offensive israélienne de l'hiver 2008-2009.

La Turquie mène des efforts de médiation entre le Fatah et le Hamas, en dépit des protestations israéliennes qui considèrent, à la différence d'Ankara, que le mouvement islamiste palestinien est une organisation terroriste.