Des milliers de policiers anti-émeutes et des bassidjis (milice islamiste) se sont déployés dimanche après-midi dans le centre de Téhéran, empêchant toute manifestation de l'opposition à l'occasion du second anniversaire de la réélection contestée du président Ahmadinejad.

Les forces de sécurité se sont déployées sur l'avenue Vali Asr, qui coupe la capitale du nord au sud, et les avenues alentour, selon des témoins.

Des appels ont été lancés sur les sites d'opposition et Facebook pour une marche silencieuse sur les trottoirs de l'avenue Vali Asr dimanche après-midi pour marquer l'anniversaire de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, le 22 juin 2009.

De petits groupes de personnes se sont retrouvés sur l'avenue Vali Asr et sur la place Vanak, visiblement à l'appel des sites d'opposition, sans toutefois pouvoir se rassembler, ni scander de slogans.

Selon des témoins, les forces de police ont procédé à l'interpellation de plusieurs dizaines de personnes, alors que les gens se dispersaient dans le calme.

La très forte présence de policiers et d'agents en civil a dissuadé les gens de se rassembler. Par groupes de deux à trois, certains arpentaient les trottoirs de Vali Asr au milieu des policiers et des agents en civil.

La police contrôlait également les accès à l'avenue Vali Asr, selon d'autres témoins.

Les policiers anti-émeutes circulaient par groupe de 20 ou 30 en moto, munis de paintballs et de matraques, selon des témoignages recueillis par l'AFP. D'autres agents en civils circulaient également en moto.

Le président Ahmadinejad, qui est à mi-mandat, est désormais contesté dans son propre camp, par une partie des conservateurs.

Les chefs de l'opposition, l'ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement réformateur, Mehdi Karoubi, avaient contesté la réélection de M. Ahmadinejad, en dénonçant des fraudes massives.

MM. Karoubi et Moussavi sont en résidence surveillée depuis quatre mois, après une manifestation de l'opposition qui avait rassemblé plusieurs milliers de personnes.

Ils n'ont aucun contact avec l'extérieur.

Les manifestations qui avaient suivi le scrutin de 2009 ont fait des dizaines de morts et des milliers d'arrestations. Des centaines de personnalités proches de l'opposition ont été arrêtées, et parfois condamnées à de lourdes peines de prison.