Des violences ont fait au moins 25 morts lundi en Irak, dont cinq militaires américains qui ont péri dans le centre du pays et 12 tués dans un attentat suicide à la voiture piégée au nord de Bagdad, selon l'armée américaine et les services de sécurité irakiens.

Il s'agit pour l'armée américaine en Irak de la journée la plus meurtrière depuis une fusillade qui avait fait cinq morts sur une base américaine en mai 2009.

Dans un communiqué, l'armée indique uniquement que ces cinq nouveaux décès ont eu lieu «dans le centre de l'Irak».

Un responsable du ministère irakien de l'Intérieur a affirmé de son côté que cinq roquettes avaient été tirées à l'aube contre l'immense base américaine de Camp Victory, en périphérie de la capitale.

Il a indiqué par ailleurs que les corps carbonisés de deux insurgés présumés avaient été retrouvés dans une voiture, suite à l'explosion vraisemblable d'une roquette à l'intérieur de ce véhicule.

Interrogé par l'AFP, le capitaine Dan Churchill, porte-parole de l'armée américaine, a refusé de dire si les cinq militaires avaient été tués par les roquettes.

Ces décès portent à 4459 le nombre de militaires américains morts en Irak depuis l'invasion du pays en 2003, selon un bilan de l'AFP se fondant sur le site internet icasualties.org.

Il s'agit de la journée la plus meurtrière pour l'armée américaine en Irak depuis le 11 mai 2009, quand cinq militaires américains avaient été tués dans une fusillade à Camp Liberty, base voisine de Victory. Un sergent de l'armée américaine avait ensuite été inculpé pour ces meurtres.

Le centre de Tikrit, à 160 km de Bagdad, a par ailleurs été lundi le théâtre d'une nouvelle attaque, la seconde d'envergure depuis vendredi.

Un kamikaze a fait exploser son véhicule vers 9h30 (02h30, heure de Montréal), au moment où un détachement de l'armée venait remplacer une force de police à l'entrée principale d'un complexe de palais de l'ancien régime et où se trouvent les directions locales de nombreux services de sécurité.

L'explosion a fait 12 morts, dont neuf militaires et trois civils, et 20 blessés, ont indiqué sous couvert de l'anonymat un capitaine de l'armée et un capitaine de la police.

C'est dans ce même complexe théoriquement très sécurisé que se trouve la mosquée visée vendredi midi par un attentat qui a fait 19 morts et 72 blessés.

Tikrit, qui fut un des fiefs de l'insurrection sunnite après la chute de Saddam Hussein, a été ces derniers mois le théâtre de nombreuses attaques.

Le 29 mars notamment, un commando armé d'Al-Qaïda a tenu tête plusieurs heures aux forces de sécurité en se retranchant dans le conseil provincial de Salaheddine. Cette opération, qui avait fait 58 morts, demeure la plus meurtrière en Irak depuis août 2010.

Plusieurs autres attaques ont par ailleurs fait au moins huit morts à Bagdad et Ramadi, à 100 km à l'ouest de la capitale, selon plusieurs sources de sécurité.

À Ramadi, des bombes ont explosé contre la maison d'un commandant de la police locale vers 3h (20h, heure de Montréal), tuant quatre membres de sa famille et en blessant deux autres, selon un responsable de la police locale.

À Bagdad, une voiture piégée a explosé lundi rue de Palestine, dans l'est, faisant un mort et 10 blessés. Dans le quartier sunnite d'Azamiya (nord), deux membres des «Sahwa», ces milices formées d'anciens insurgés ralliés à la lutte contre Al-Qaïda, et un militaire ont été tués dans deux attaques distinctes qui ont fait deux blessés.

Les violences en Irak sont aujourd'hui sans commune mesure avec le niveau qu'elles avaient atteint lors des heurts confessionnels de 2006 et 2007, mais les attentats y sont encore quotidiens.

L'armée américaine compte toujours environ 45 000 militaires déployés en Irak qui se concentrent essentiellement sur des missions de formation et de conseil auprès des forces irakiennes et devront être partis d'ici la fin de l'année, conformément à un accord bilatéral entre Bagdad et Washington.

Depuis la fin de la mission de combat américaine le 31 août 2010, 41 militaires américains ont péri en Irak, selon icasualties.org