Une frappe de missiles tirés à partir de drones américains a tué sept insurgés dans une région tribale du Pakistan, frontalière de l'Afghanistan, a-t-on appris lundi de source officielle.

La frappe, déclenchée tôt lundi matin, visait la zone de Shalam Raghzai, à 10 km au nord-ouest, de Wana, la ville principale de la zone tribale du Waziristan du Sud, 0bastion des talibans alliés à Al-Qaïda.

«Deux missiles tirés par un drone américain et visant des habitations près d'une école religieuse ont tué sept insurgés», a indiqué à l'AFP un responsable de la sécurité de cette région, sous couvert d'anonymat.

L'attaque et le bilan ont été confirmés par un autre responsable de la sécurité qui a précisé que «l'identité des victimes n'était pas encore établie».

Cette attaque intervient trois jours après une autre frappe de missiles, tirés par un drone américain dans le nord-ouest du Pakistan, et qui a probablement tué Ilyas Kashmiri, l'un des chefs militaires les plus actifs et les plus redoutés d'Al-Qaïda.

Si la mort de ce Pakistanais, impliqué dans de nombreux attentats au Pakistan et soupçonné d'être le cerveau d'attentats et de tentative d'attentats en Inde et dans des pays occidentaux, est confirmée, il s'agirait du principal revers infligé à l'Al-Qaïda depuis qu'un commando américain a tué Oussama Ben Laden le 2 mai, dans le nord du Pakistan.

Mohammad Ilyas Kashmiri, dont la tête était mise à prix par les Etats-Unis pour cinq millions de dollars, est ou était âgé de 47 ans et originaire du Cachemire, la région du sous-continent revendiquée par le Pakistan et l'Inde.

Vendredi soir, l'une des salves de missiles que tirent régulièrement les drones de la CIA dans les zones tribales du Nord-Ouest a tué au moins neuf membres de son groupe dans le district du Waziristan du Sud, selon de hauts responsables militaires pakistanais.

L'attaque de lundi est la dixième du genre depuis la mort d'Oussama ben Laden, alors qu'Islamabad exige, en vain, de son allié Washington qu'il cesse ce qu'il considère comme des violations de sa souveraineté.

Les zones tribales pakistanaises, frontalières de l'Afghanistan, constituent le principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde. Elles sont le bastion des talibans pakistanais qui ont fait allégeance à Ben Laden en 2007 et décrété le jihad à Islamabad pour son soutien à la «guerre contre le terrorisme» lancée par les Etats-Unis fin 2001. Ils ont juré de venger Ben Laden.