Le tribunal militaire de Varsovie a acquitté mercredi sept soldats polonais accusés d'avoir tué des civils en Afghanistan lors d'une opération militaire qui avait fait en août 2007 six morts et plusieurs blessés, a annoncé le tribunal.

«Il n'y a pas de preuves que des crimes de guerre aient été commis à Nangar Khel», le village afghan dans la région montagneuse de Wazi-Khwa (sud-est), a annoncé le juge du tribunal Miroslaw Jaroszewski, à la fin de ce procès inédit dans l'histoire de l'armée polonaise.

Selon le parquet, les soldats polonais ont violé la Quatrième convention de La Haye de 1907 et la Quatrième convention de Genève de 1949, relatives aux lois et coutumes de la guerre sur terre et à la protection des personnes civiles en temps de guerre.

Le ministre de la Défense Bogdan Klich s'est félicité que «cette affaire, une affaire difficile pour les forces armées, ait finalement été tranchée».

«Aujourd'hui, l'honneur du soldat polonais a été sauvé», a-il déclaré à la presse.

«Je suis content du procès gagné, surtout du fait que mes subordonnés aient été acquittés», a déclaré à la presse l'adjudant Andrzej Osiecki, l'un des militaires jugés.

Le 16 août 2007, les soldats polonais de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN ont ouvert le feu au mortier et à l'arme automatique sur Nangar Khel, tuant six personnes et faisant plusieurs blessés, dont des femmes et des enfants.

Au retour d'Afghanistan, les sept soldats ont été arrêtés et inculpés. Ils ont passé plusieurs mois en détention provisoire, avant d'être libérés. L'affaire a été suivie de très près par les médias polonais.

Les soldats ont plaidé non-coupable. Ils ont affirmé avoir répondu à des attaques de talibans.

Le général Jerzy Wojcik, ancien supérieur des soldats jugés, a reconnu que ceux-ci avaient commis des erreurs.

«En situation de stress, toute personne peut commettre des erreurs et là, des erreurs ont été commises. Le tribunal l'a bien confirmé. Des erreurs, que moi, je peux justifier» a déclaré le général à l'issue du procès.

Le parquet a indiqué pour sa part qu'il déciderait d'un éventuel appel après avoir pris connaissance de la version écrite du verdict et de ses attendus.

Le contingent polonais en Afghanistan compte actuellement 2600 hommes.