La journaliste d'Al-Jazira Dorothy Parvez, disparue en Syrie et détenue en Iran, a été libérée et est retournée à Doha, a annoncé mercredi la chaîne satellitaire basée au Qatar.

Dorothy Parvez, une Américano-canado-iranienne travaillant pour le service en anglais d'Al-Jazira, «a été libérée et est arrivée à Doha en provenance d'Iran», a précisé la chaîne satellitaire.

Dans un communiqué, Al-Jazira a ajouté que Mme Parvez avait été libérée «près de trois semaines après sa disparition suivant son arrivée à Damas pour couvrir les protestations» pro-démocratie dans ce pays.

«Le mystère entourant la disparition de Dorothy Parvez a persisté jusqu'à sa libération», a ajouté la chaîne.

À Téhéran, le procureur général Abbas Jafari Dolatabadi a confirmé que Mme Parvez avait été détenue en Iran pour «vérification» de son passeport.

«Cette personne s'était rendue en Syrie et (les Syriens) avaient des objections concernant son entrée et son passeport, comme elle est de nationalité irano-canadienne, elle a été renvoyée en Iran», a déclaré M. Jafari Dolatabadi, cité par l'agence Irna.

«La journaliste d'Al-Jazira avait été remise aux autorités iraniennes et après vérification, il est apparu que son passeport n'avait pas de problème et elle a été libérée mardi», a-t-il ajouté.

La libération de Mme Parvez est intervenue au lendemain de la visite d'un émissaire du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, Mohammad Reza Cheibani, à Doha, dont les relations avec Téhéran sont généralement bonnes.

Selon Al-Jazira, la jeune femme est «en bonne santé» et son fiancé, Todd Barker, s'est rendu à Doha pour la retrouver.

Mme Parvez a disparu en Syrie où elle aurait «tenté d'entrer illégalement» le 29 avril avec un passeport iranien périmé, selon Damas.

L'ambassade de Syrie à Washington a affirmé le 11 mai que la journaliste avait été renvoyée le 1er mai en Iran, «extradée, en accord avec la loi internationale, dans le pays ayant délivré le passeport».

La Syrie avait jugé «très regrettable qu'une journaliste travaillant pour une agence de presse internationale aussi renommée qu'Al-Jazira tente d'entrer dans un pays de deux façons illégales» avec «un passeport arrivé à expiration et une fausse déclaration quant à l'objectif du voyage».

«C'est encore plus troublant», poursuit le communiqué, «si son employeur était informé de cette activité illégale et l'a permise».

Le Qatar entretenait jusqu'à récemment de bonnes relations avec la Syrie. Mais Al-Jazira a été vivement critiquée par les autorités de Damas pour sa couverture jugée exagérée du mouvement de révolte populaire qui a commencé à la mi-mars.

Les médias officiels syriens accusent régulièrement les chaînes satellitaires d'utiliser des images «fabriquées» sans s'assurer de leur source pour la couverture du mouvement de contestation du régime qui a fait, selon des ONG et l'ONU, plus de 800 morts et entraîné au moins 8.000 arrestations.