L'ayatollah Ali Khamenei a averti, samedi, qu'il interviendrait dans les affaires gouvernementales lorsqu'il le jugerait nécessaire, une réprimande à l'endroit de Mahmoud Ahmadinejad pour avoir contesté l'autorité du guide suprême de l'Iran.

Leur plus récent différend concerne le limogeage, la semaine dernière, du puissant ministre du Renseignement, une décision qui a rapidement été annulée par l'ayatollah Khamenei.

M. Ahmadinejad, qui avait déjà affirmé que l'ayatollah Khamenei était comme un père pour lui, a déjà joui d'un appui vigoureux de la part du guide suprême de l'Iran, plus particulièrement durant la tumultueuse période qui a suivi sa réélection, en 2009. Cette réélection avait suscité une vague de contestations.

Toutefois, le président iranien a parfois défié la personne la plus puissante de l'Iran.

D'aucuns ont accusé le président Ahmadinejad et ses alliés de vouloir gagner en pouvoir pour défier l'autorité de l'ayatollah Khamenei lors des prochaines élections législatives et présidentielles, qui auront respectivement lieu l'année prochaine et en 2013.

Au cours d'un discours diffusé sur les ondes de la chaîne d'État, samedi, l'ayatollah Khamenei a expliqué qu'en principe, il n'avait pas à s'interposer dans les affaires gouvernementales. Il a toutefois ajouté qu'il interviendrait s'il estimait, comme cela a été le cas récemment - faisant référence au différend concernant le ministre du Renseignement -, qu'une occasion n'était pas prise en considération.

L'ayatollah Khamenei, qui, de sa résidence, à Téhéran, s'adressait à des centaines d'Iraniens, a ajouté qu'il avait raison et qu'il ne reviendrait pas sur ses déclarations.

La semaine dernière, après de probables désaccords avec le président Ahmadinejad, le ministre Heidar Moslehi a été forcé de remettre sa démission. Le président avait annoncé publiquement qu'il acceptait cette décision, mais l'ayatollah Khamenei a ordonné à M. Moslehi de demeurer au sein du gouvernement.

Autre signe probable de tensions grandissantes : M. Ahmadinejad aurait refusé de se plier à cet ordre et n'a pas invité M. Moslehi au dernier conseil des ministres.