Des «funérailles nationales» seront organisées à Gaza pour un militant pacifiste italien pro-palestinien enlevé et assassiné par un groupe salafiste, a annoncé dimanche le mouvement Hamas qui contrôle la bande de Gaza.

Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Hamas, Mohammad Awad, a déclaré devant les journalistes que le corps de Vittorio Arrigoni serait transféré en Égypte lundi par le point de passage frontalier de Rafah, après des funérailles à Gaza.

«Nous attendons l'arrivée à Gaza de ses amis et proches. Certains sont déjà ici mais nous en attendons d'autres, ensuite il y aura des funérailles nationales», a dit M. Awad.

«Son corps sera par la suite emmené au point de passage de Rafah puis au Caire, comme le souhaite sa famille».

Dans une interview avec le site d'information israélien Ynet, la mère de la victime, Egidia Beretta, a déclaré qu'elle avait l'intention de visiter l'enclave palestinienne pour voir où son fils «a vécu et est mort».

«Vittorio parlait beaucoup de Gaza et maintenant il est parti. J'ai l'intention de visiter un jour la bande de Gaza. Je veux voir où mon fils a vécu et où il est mort, voir ce dont il parlait et pour quelle cause il a sacrifié sa vie», a-t-elle ajouté. Engagée à gauche, Egidia Beretta est maire de la petite ville de Buciago, près de Milan.

Le militant du mouvement pacifiste pro-palestinien International solidarity mouvement (ISM), âgé de 36 ans, a été retrouvé pendu dans une maison du nord-ouest de la ville de Gaza quelques heures après avoir être pris en otage par un groupe salafiste.

Arrigoni travaillait et vivait dans la bande de Gaza depuis près de trois ans.

Quatre personnes ont été arrêtées dans cette affaire par les forces de sécurité du Hamas, mais selon M. Awad «il y a encore des personnes liées à l'opération dans la bande de Gaza».

Il a assuré que toutes ces personnes seraient «bientôt» arrêtées et que les forces de sécurité avaient mis en place des barrages routiers pour les empêcher de sortir du territoire.

Selon des responsables des services de sécurité du Hamas, trois des suspects recherchés sont Bilal al Omari, un ressortissant jordanien du nom d'Abdul Rahman al-Birizit et un membre de la police du Hamas, Mohammed al Salfiti.

Le Hamas a promis de «traquer» et juger les auteurs de ce «crime atroce», inédit dans le territoire palestinien autonome et qui a provoqué une forte indignation dans la bande de Gaza ainsi qu'en Italie.

Ce meurtre est le premier d'un étranger à Gaza depuis que le Hamas a pris le pouvoir dans ce territoire en juin 2007.