Le gouvernement du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a décrété samedi un «état d'urgence» pour les services de sécurité, appelés à travailler 24 heures sur 24 en raison de la confrontation avec l'armée israélienne, selon un porte-parole.

«Le ministère de l'Intérieur a décrété l'état d'urgence. Toutes les forces de sécurité doivent travailler 24 heures sur 24, de même que les services de la défense civile et les services médicaux pour protéger et sauver les habitants pris comme cibles par l'occupant sioniste», a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Ihab al-Ghoussein.

La confrontation armée entre Israël et le Hamas, la pire depuis 2009, a coûté la vie à 18 Palestiniens --dont Tayssir Abu Sneneh, un chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas-- depuis jeudi dans la bande de Gaza.

Dans un communiqué, l'armée a précisé que ce brigadiste était impliqué «directement et physiquement» dans l'enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit et avait récemment été «chargé d'exécuter une attaque terroriste à partir du désert du Sinaï, à coups de roquettes, contre la ville israélienne d'Eilat».

Gilad Shalit, 24 ans, qui a la nationalité française, a été capturé en territoire israélien le 25 juin 2006 par un commando de trois groupes palestiniens armés, dont l'un relevant du Hamas.

Les violences se sont poursuivies samedi avec de nouvelles salves de projectiles palestiniens --une cinquantaine au total-- et des raids aériens israéliens en représailles.

«L'ennemi sioniste insiste pour poursuivre ses attaques contre les Palestiniens et continuer à faire couler le sang alors que la communauté internationale reste silencieuse», a déploré le porte-parole sur le site du ministère de l'Intérieur.

«Les groupes palestiniens (de Gaza) s'étaient engagés à respecter le consensus palestinien (NDLR une trêve) et faire cesser les tirs de roquettes, mais l'agresseur sioniste a tout fait échouer en attaquant et en tuant des civils, des femmes, des enfants et des personnes âgées», a-t-il ajouté.

M. al-Ghoussein a accusé l'armée israélienne de viser sciemment les secouristes et les ambulances et d'avoir tiré des «obus au phosphore dont l'usage est interdit par le droit international».

Mais une porte-parole de l'armée israélienne a catégoriquement démenti l'emploi de tels obus.

«Vérification faite, aucune unité israélienne n'a fait usage d'obus au phosphore» a t-elle déclaré à l'AFP.

Le gouvernement du Hamas a affirmé «essayer depuis le début de trouver une formule pour arrêter cette agression qui vise les civils palestiniens, mais l'occupation sioniste s'obstine à poursuivre ses massacres contre notre peuple afin de nous imposer ses conditions».

Jeudi soir, il avait annoncé avoir obtenu l'accord de la plupart des principaux mouvements palestiniens pour rétablir le consensus réalisé le 26 mars sur la reconduction d'une trêve tacite avec Israël --après une escalade inédite depuis plus de deux ans-- à condition qu'elle soit réciproque.

Le Hamas entend ainsi éviter une réédition de l'opération «Plomb durci» de décembre 2008-janvier 2009, qui avait fait 1400 morts côté palestinien, 13 côté israélien.