Six Palestiniens, trois civils, dont deux femmes, et trois combattants du Hamas, ont péri vendredi dans des raids israéliens dans la bande de Gaza, portant à onze le nombre de Palestiniens tués en 24 heures.

L'ONU et l'Union européenne ont appelé à un arrêt immédiat des hostilités, au lendemain d'un tir de missile antichar sur un bus d'écoliers en Israël qui a grièvement blessé un adolescent, suivi de représailles israéliennes à travers la bande de Gaza et de dizaines de tirs de projectiles palestiniens.

Vendredi, 18 projectiles ont encore été tirés de Gaza vers Israël, sans faire de blessé ni de dégâts majeurs. Certains ont été revendiqués par l'aile militaire du Hamas, malgré l'appel à la trêve lancé par le gouvernement du mouvement islamiste, qui paraissait s'effriter au fil des heures.

Un Palestinien a été tué et un autre blessé dans un raid aérien israélien près de Beit Lahiya (nord), près de la frontière avec Israël.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont indiqué qu'il s'agissait de l'un de leurs commandants locaux.

Un homme de 55 ans, une femme de 45 ans et sa fille de 21 ans ont été par ailleurs tués et quatre autres Palestiniens blessés par des frappes israéliennes à l'est de Khan Younès, près de la frontière avec Israël, selon des sources médicales palestiniennes, faisant état de près de 50 blessés en 24 heures.

Quelques heures auparavant, un raid aérien dans le même secteur avait tué deux membres des Brigades Ezzedine al-Qassam, qui avaient revendiqué le tir de missile antichar comme une «première réponse aux crimes» israéliens, citant la mort de trois des siens le 2 avril dans un raid aérien.

Les auteurs de ce tir «ont franchi une ligne rouge», a estimé à Prague le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, cité par la radio militaire. «L'armée israélienne a aussitôt riposté et continuera à frapper avec détermination», a-t-il ajouté.

Dix-huit projectiles ont été tirés vers Israël. Deux d'entre eux, des roquettes, ont été interceptés par le nouveau système de défense antimissile israélien Iron Dome («Dôme de fer»), comme cela s'était produit la veille pour la première fois, selon la radio militaire israélienne. Une cinquantaine d'obus de mortier et de roquettes étaient tombés jeudi sur le sud d'Israël.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam ont revendiqué vendredi le tir de six roquettes et six obus de mortier à partir de Rafah (sud), affirmant répliquer aux bombardements israéliens sur Gaza.

La branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, a pour sa part revendiqué le tir de quatre obus de mortier «en riposte à l'agression».

Le gouvernement du Hamas a affirmé «essayer depuis le début de trouver une formule pour arrêter cette agression qui vise les civils palestiniens, mais l'occupation sioniste s'obstine à poursuivre ses massacres contre notre peuple afin de nous imposer ses conditions».

Jeudi soir, il avait annoncé avoir obtenu l'accord de la plupart des principaux mouvements palestiniens pour rétablir le consensus réalisé le 26 mars sur la reconduction d'une trêve tacite avec Israël --après une escalade inédite depuis plus de deux ans-- à condition qu'elle soit réciproque.

Le Hamas entend ainsi éviter une réédition de l'opération israélienne «Plomb durci» à Gaza en décembre 2008-janvier 2009, dans laquelle avaient péri 1.400 Palestiniens et 13 Israéliens.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé «à un arrêt immédiat des tirs de roquettes», selon son porte-parole. «Il est préoccupé par les informations faisant état de victimes civiles des opérations israéliennes à Gaza et appelle à la retenue maximale», selon un communiqué.

La chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton a appelé à l'«arrêt immédiat de toute violence».